Ceux qui croyaient qu’il allait tout balancer en sont pour leur frais ! Certes, Armstrong a finalement avoué mais il n’a donné aucun détail, n’a sali personne, n’a dénoncé personne.
Surtout pas ceux de son entourage qui l’ont aidé à mettre sur pied son organisation diabolique (les médecins de l’US Postal et son directeur sportif Johan Bruyneel). Et pas non plus les haut-placés de l’UCI qui ont couvert quelques uns des contrôles positifs qu’il a subis et qui ont toléré et permis qu’il règne en despote durant ces années 2000 qui sont bien la décennie de la honte.
Armstrong s’est simplement autoflagellé pour apitoyer les Américains et reconquérir le cœur de ses détracteurs. Une opération de marketing savamment mise au point, comme il en a le secret avec ses avocats, et en choisissant l’émission et l’interlocutrice de son choix, Oprah Winfrey, la Mireille Dumas américaine. Comme il avait choisi, pour son retour en 2009, Vivement dimanche et le fameux Michel Drucker, plus courtisan que journaliste !
Mais il devra aller plus loin dans ses révélations, et sous serment, s’il veut convaincre l’USADA d’alléger la sanction. Car Armstrong a de nouveau abusé tout le monde ! Il a fait profil bas mais il n’a rien dit que l’on ne savait déjà. Pour assouvir sa soif de puissance et de gloire, il a tout pris, tout subi : EPO, transfusions, testostérone, cortisone et hormone de croissance, la totale donc !
A travers sa confession, ce grand manipulateur veut apparaître comme l’une des victimes d’un processus généralisé qui sévissait à l’époque. Il minimise son action alors qu’il était au cœur du système. Mais surtout, par ses exploits d’extra-terrestre, il a obligé ses adversaires directs et même ses équipiers (Ullrich, Basso, Beloki, Pantani, Hamilton, Landis, etc.) à augmenter les doses pour limiter les dégâts ! Il fut le shériff du peloton avec la complaisance de l’UCI et ses commissaires, totalement sous son emprise. C’était intolérable. Ce qui l’est plus encore, ce sont les menaces proférées impunément contre Bassons et Simeoni en pleine course.
Si le jury du Tour de France avait pris ses responsabilités et correctement fait son travail en 1999 et 2004, si M. Verbruggen n’avait pas accepté une autorisation antidatée suite à son contrôle positif aux corticoïdes en 1999 et s’il avait été plus ciblé ensuite par ceux qui avaient le pouvoir de faire émerger la vérité et de mettre fin à la mystification, on n’en serait pas là aujourd’hui. La faute à qui finalement ?
Bertrand Duboux