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Dominique de Villepin incarnera l'héritage gaulliste dans la politique Française. Son passage hier à Dimanche + confirme ce sentiment, si besoin était. Si Nicolas Sarkozy représente avec efficacité la droite libérale, il y a aujourd'hui deux droites orphelines. La droite d'ordre (nationalisme, autorité, anti-politicienne) qui est de fait à la recherche d'un nouveau leader. Longtemps incarnée par JM Le Pen, elle sait que " l'âge du capitaine " ne lui permet plus d'espérer les conquêtes d'antan. La droite bonapartiste est elle aussi à la recherche d'un chef. J. Chirac a été son représentant. Philippe Seguin a longtemps été son inspirateur le plus actif. Alain Juppé a involontairement représenté son côté technocratique peu populaire. Dominique de Villepin réunit toutes les qualités pour rassembler ces orphelins. Pour cela, sa marge de manoeuvre est limitée. Cette droite aime un chef qui parle au coeur et aux " tripes ". Ils attendent de la hauteur de vue, un charisme certain. Ils aiment l'action.
Cet espace est aujourd'hui libre. Il attend un occupant. Il reste à savoir si cet espace permet d'être au rendez-vous d'une élection. Il assure d'être candidat mais permet-il d'être élu ? L'enjeu stratégique pour Dominique de Villepin consiste à bâtir son pouvoir d'évocation en se servant d'une base politique nécessaire mais en posant dés à présent des jalons pour lui ajouter d'autres strates. C'est le défi des prochains mois. Il doit asseoir sa légitimité incontestée auprès de sa base politique naturelle sans être prisonnier de cette base. C'est à ce prix que le second tour de l'élection présidentielle reste ouvert. Sa première course poursuite concerne N. Sarkozy. Sa seconde concerne la base sociologique de son électorat. La double "course poursuite" est désormais bien engagée.