Peut-on faire du sport de haut niveau sans regarder autour de soi ?

L'agitation qui entoure aujourd'hui le passage de la flamme olympique à Paris nous ramène aux relations parfois ambiguës que le sport de haut niveau entretien parfois avec ce qui nous entoure chez nous ou dans le monde. Le sport et ses grandes compétitions internationales ne peuvent échapper aux réalités sociales, économiques et politiques. Que cela soit l'affaire de la banderole haineuse de quelques ultras du PSG, lors de la finale de la Coupe de la Ligue ou le malaise qui entoure l'organisation des prochains JO en Chine, on ne peut que s'interroger sur la place et le positionnement des principaux protagonistes (les sportifs) dans ce contexte si particulier.

Les interférences politiques sont très nombreuses dans l'histoire de l'olympisme ou de la Coupe du monde de football, pour parler de deux des plus grands évènements sportifs planétaires : JO de Berlin en 1936 ; JO de Munich en 1972 ; boycott des pays africains dans les années 70 pour protester contre contre les régimes d'apartheid sud africain ; en 1980, les États-Unis et 64 autres délégations boycottent les Jeux de Moscou en raison de l'intervention soviétique en Afghanistan ; en réplique au boycott de 1984, l'URSS et 14 de ses pays satellites boycottent les Jeux de Los Angeles sous prétexte que la sécurité des délégations n'était pas garantie, les exemples sont nombreux.
Il ne faut pas s'offusquer par la position du CIO aujourd'hui. On ne découvre tout de même pas la réalité du mouvement olympique. Celui-ci n'a pas ou très peu évolué. Il continue à se réfugier dans la neutralité, préservant ainsi les intérêts géopolitiques et financiers. La vitrine et les enjeux que représentent les JO ont de toute façon un rôle politique. L'attribution des JO à Pekin en est la plus parfaite illustration.
Cet après-midi, je serai sur le passage de la flamme olympique, Place Denfert-Rochereau. J'y serai, à la fois, pour encourager et célébrer les athlètes mais aussi pour manifester mon malaise face au régime chinois. L'actualité au Tibet a déclenché une vague de protestation un peu partout. Il ne faudrait pas non plus oublier dans quelles conditions, des centaines de milliers (des millions ?) d'ouvriers chinois sont traités pour réussir à achever à temps les installations.