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MUSIQUE : Bottom Up de The peas Project

Par Misteremma @misteremma

Alors que le 30 janvier 2013, The Peas Project vous présentera un deuxième clip que Max Pistorio a réalisé, je vous propose une rencontre avec le réalisateur pour parler du clip Bottom Up que je vous présente ci-dessous…

Bonjour Max, Peux-tu me dire comment s’est passé le tournage ? L’accès aux costumes, aux lieux n’a pas dû être simple au niveau des autorisations…

J’ai téléphoné plusieurs fois au service de la communication de Bruxelles Propreté. J’ai montré ma bonne volonté à rebondir sur les nombreuses contraintes, et j’ai progressivement gagné leur confiance. J’ai reçu l’aide salutaire de Laurent Grouwels, du service de communication, grâce à qui j’ai pu faire à peu près tout ce que je voulais.

En repérage, j’ai pu suivre un camion-poubelle avec mon appareil photo, et ainsi faire connaissance avec le groupe d’éboueurs choisi par Laurent, qui étaient très sympathiques et prêts à s’investir. Ils m’ont invité à monter à l’arrière du camion avec eux.

Suite à ce repérage, j’ai décidé de tourner le clip en deux fois. Un matin où notre chanteur (Marc Zinga) s’intègrerait à la collecte du camion-poubelle jusqu’à la scène où la chanteuse (Vanessa Ngoga) chante dans la déchèterie ; une nuit où tout le groupe travaillerait dans les rues. Et s’arranger pour que tout cela fonctionne ensemble et comme faisant partie de la même unité de temps et de lieu.

Grâce à Laurent, j’ai pu obtenir tous les costumes que je voulais.

La sortie du single approchait à grands pas quand nous avons enfin pu passer à l’action. Nous avons tourné et monté à toute vitesse et le film était prêt en quatre jours. Le tout pour un budget de zéro euro.
Avec les éboueurs, nous n’avions qu’une seule chance, donc il ne fallait pas se rater.

J’ai bénéficié de la collaboration très précieuse de ma grande amie Aude Léa Rapin qui est spécialement venue de Paris, initialement pour cadrer le clip. En fait, elle a aussi pris une part essentielle à la direction artistique, au montage et à l’étalonnage. Sans elle, le résultat aurait été tout autre. C’est quasiment une coréalisation.

Pourquoi avoir choisi le monde des éboueurs / de la propreté publique ?

D’une part, la chanson évoque clairement un univers très militaire (rythme martial répétitif, motifs de fanfare, paroles sur l’engagement…) et mon premier projet était d’y coller directement avec des musiciens-soldats. J’avais du mal à l’écrire car je me rendais compte que les images iraient en pléonasme avec la musique. Il fallait trouver une idée plus décalée où le lien avec la musique serait moins évident mais où le raccord se ferait dans l’imagination du spectateur. Mettre des éboueurs sur cette musique, c’était les transformer aussitôt en bataillon ; ils travaillent en groupe efficace et organisé ; c’est un monde sympathique et underground et enfin c’est un métier que nous étions tous heureux de valoriser.

D’autre part, le Peas Project a toujours eu un lien dans son imagerie avec le monde du travail. Nous sommes nombreux, nous ne mettons pas en avant les individualités (très peu de solos, tous au service du collectif) et nous aimons affirmer que jouer de la musique aussi c’est un travail, un service rendu. C’est pourquoi sur notre premier album nous étions costumés en scientifiques qui font des expériences explosives en laboratoire, puis sur le second nous avons représenté le monde du bâtiment et ses tenues de sécurité. Ça change un peu du jeu du glamour, du strass et des paillettes, auquel en tant qu’artiste on se retrouve toujours un peu à participer.

Dans l’avant-dernière partie, pendant le rap de Vanessa, le style de prise de vue s’apparente à ce qu’on a l’habitude de voir sur MTV, sauf que nous sommes dans une déchèterie où des camions déversent des tonnes de poubelles à l’arrière-plan. On joue sur le code du clip et du show-business en induisant sa propre critique.

Comment interprêtes-tu la danse des balais ?

C’est l’expression de la cadence, du rythme hypnotique du travail. C’est aussi le moment où on dit clairement que nous ne sommes pas de vrais éboueurs, mais des musiciens. Le balais est détourné de sa fonction et, s’il nettoie quelque chose, dans le meilleur des cas ce sont les oreilles.

Il faut bien reconnaître que ce clip a assez peu de sens, en dehors bien sûr de celui qu’on est libre de lui donner en tant que spectateur. Je trouve qu’on est en droit de penser que le propos est un peu léger. Le résultat est un jeu avec la contrainte pratique et thématique, qui porte la marque de la rapidité de fabrication et forcément de notre spontanéité. Je n’ai pas de regret car nous avons fait ce qui était possible avec les moyens dont nous disposions et je trouve que le clip témoigne de notre état d’esprit et de notre vitalité.

Qui sont The Peas Project ?

The Peas Project est un groupe de funk-électro né à Bruxelles en 2003 qui comporte onze musiciens. Le groupe a joué deux fois en première partie de Maceo Parker, a partagé l’affiche avec James Brown et de nombreux autres, a enflammé à trois reprises la Grand Place de Bruxelles, et joue régulièrement dans des festivals comme Couleur Café, les Ardentes, Dour, Esperanzah, Brussels Jazz Marathon, Brussel Summer Festival… En 2007, nous avons sorti un premier album intitulé « This is our first record« , en 2010, le deuxième album « Power & Romance« , en 2012 le EP 4 titres « Party Crasher » et le 30 janvier 2013 nous sortirons le EP 6 titres « Swim with the sharks« .

Je joue du sax alto dans le groupe, j’ai participé à sa création et je fais partie du noyau dur impliqué à tous les niveaux de production.

Quel est ta formation ? Qu’as-tu fait précédemment à ce clip ?

Je suis réalisateur, formé au cinéma à l’IAD (Louvain-la-Neuve) et au scénario à la FEMIS (Paris).
Après mes études à l’IAD, j’ai travaillé comme assistant à la mise en scène et comme musicien pendant trois ans dans la troupe de Dominique Serron sur divers spectacles au théâtre et à l’opéra. J’ai également réalisé quelques caméras cachées pour François Damiens.
Ensuite je me suis lancé dans mes propres projets et j’ai réalisé quatre courts-métrages et deux documentaires, dont notamment « Standards » (sélectionné à une dizaine de festivals dont FIDMarseille, International Rotterdam Film Festival, Hamburg Kurzfilm fest, Filmer à tout prix…) et « La chambre noire » (qui sortira début 2013).

En 2012 j’ai eu le plaisir d’être admis dans l’atelier scénario de la Fémis, dans le cadre duquel j’ai écrit mon premier long-métrage. Avec ce projet, j’ai gagné le premier prix du concours de pitch organisé par le festival Media 10-10 de Namur.

En 2013 et 2014, je me lance dans deux longs métrages documentaires produits en France, en coréalisation avec Aude Léa Rapin, tout en avançant à grands pas dans la conception de mon long-métrage de fiction.

Maintenant que Max est entré dans le cercle très fermé des intimes de misteremma.com, nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de la suite de sa carrière mais, pour l’heure, il est temps de découvrir le clip Bottom Up :


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