Article d'Indépendance des Chercheurs :
Le 19 janvier 2013, le Centre d'Informations sur Internet de Chine rapporte « Manifestation des islamistes égyptiens contre l'intervention française au Mali », alors que Malijetinterroge « Etat d’urgence au Mali : Les djihadistes politiques du sud/Mali baisseront–ils les bras pour l’instant ? » et évoque aussi la situation économique dans un deuxième article « Crise malienne : L’économie nationale en berne ». De son côté, Mali Actualités souligne « Otages en Algérie : le sort de plusieurs étrangers toujours incertain ». En France, Le Dauphiné Libéré écrit à son tour, à propos de la prise d'otages à In Amenas « Des Français parmi les soldats du Djihad », ou encore sur son évolution « Algérie : les otages sacrifiés ». Le Progrès constate « Sur les forums militaires, des "courage les gars" et des doutes ». Aux Etats-Unis, The Wall Street Journal expose le point de vue des milieux d'affaires de ce pays : « Poorly Secured Remote Energy Facilities Invite Terrorist Attacks », estimant notamment que l'attaque contre le site d'exploitation gazière en Algérie pourrait être le début d'une longue série. The Wall Street Journal analyse de ce fait « Terror Threat Prompts U.S. Rethink on Africa ». Mais qui a donc armé et encouragé les groupes qui à présent inquiètent à ce point les puissances occidentales ? La situation actuelle en Afrique est-elle autre chose que la conséquence directe des procédés par lesquels ces mêmes puissances ont oeuvré au renversement d'un certain nombre de régimes politiques arabes dans la période récente ? Et la crise d'Afghanistan n'avait-elle été générée de la même façon ? Le souvenir de l'Afghanistan est explicitement rappelé dans l'article du Daily Telegraph « White House, Pentagon 'disagree over Mali' ». Alors que les Etats-Unis et l'Europe Occidentale se débattent dans ces dilemmes, sans oublier le coût de l'intervention militaire déclenchée par François Hollande, le Quotidien du Peuple annonce entre autres que « Le système Beidou entre en service dans la zone Asie-Pacifique » se référant au système chinois de navigation concurrent du GPS. C'est dans ce contexte, qu'Europe 1 interroge « La guerre, bonne pub pour les Rafales ? » et cite une appréciation récente de François Hollande pour qui le Rafale a fait ses preuves « aussi bien en Libye que sur le théâtre malien ». Dans Rue 89, Daniel Schneidermann cite des propos tenus par François Hollande à un pilote de Rafale l'enjoignant à « montrer que les matériels français sont les plus performants » et à assumer « une double mission, à la fois opérationnelle et... commerciale ». Après Jean-Luc Mélenchon, qui s'était explicitement livré à ce type d'exercice au cours de la campagne des élections présidentielles, c'est à présent François Hollande, élu Président de la République, qui soutient ouvertement les ventes de Rafale à l'Inde. D'après Le Monde, « L'Inde pourrait commander jusqu'à 189 Rafale ». Mais Le Monde précise que seuls les 18 premiers Rafale seraient construits en France, le reste étant assemblé en Inde par Hindustan Aeronautics. Il s'agit donc en réalité d'un important transfert de technologie aux conséquences très lourdes sur le long terme. Est-ce autre chose qu'un nouvel épisode de la vente des meubles évoquée notamment dans nos articles « Hollande, Ayrault et la mondialisation » (I) et (II) ?
[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/01/19/mali-rafale-hollande-apres-melenchon.html ]