Sixième film du réalisateur américain, « The Master » est attendu après le succès de « There Will Be Blood ». Joaquin Phoenix en profite pour faire son grand retour au cinéma, aux côtés de Philip Seymour Hoffman, Amy Adams ou encore Laura Dern. La 69ème édition de la Mostra de Venise a récompensé Paul Thomas Anderson pour sa réalisation et Joaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman pour leurs performances. « The Master » sortait dans nos salles françaises le 9 janvier 2013.
Synopsis : Freddie, un vétéran, revient en Californie après s’être battu dans le Pacifique. Alcoolique, il distille sa propre gnôle et contient difficilement la violence qu’il a en lui. Quand Freddie rencontre Lancaster Dodd, « le Maître », charismatique meneur d’un mouvement nommé la Cause, il tombe rapidement sous sa coupe …
Ce dont j’étais sûr avant de voir « The Master », c’est qu’il allait être techniquement irréprochable. Ma petite prédiction s’avéra exacte. Paul Thomas Anderson manie sa caméra comme personne et nous offre des plans plus beaux les uns que les autres. La direction photographique de Mihai Malaimare Jr. ne fait qu’accentuer cette beauté. C’est deux heures et dix-sept minutes de pur plaisir visuel. Seul bémol, le film a été tourné en 70mm mais n’est diffusé de cette manière que dans une salle en France. Dommage … Les trois acteurs principaux livrent des performances exceptionnelles. Amy Adams surprend par son jeu froid et austère, tandis que Philip Seymour Hoffman se révèle être un gourou au caractère bien particulier. Mais l’acteur qui sublime l’écran est Joaquim Phoenix ! Après quatre d’absence dans le monde du cinéma, à cause de son faux-documentaire sur sa vie de rappeur, il revient avec une performance d’acteur qui crève littéralement l’écran ! J’ai cette image d’un face à face entre Freddie et Lancaster Dodd, où ce dernier interroge l’autre pour une analyse, qui me reste en tête. Ce sont justes des champs/contre-champs sur les deux personnages, puis le cadre se fixe sur le visage de Freddie et à cet instant j’ai ressenti toute une charge émotionnelle que je me suis pris en plein dans la figure ! Époustouflant. Mais le problème avec « The Master » n’est pas son rendu visuel et technique mais bien son fond. Sans nous le dire, Paul Thomas Anderson nous fait comprendre que son film parle des prémices de la scientologie. Mais là est le problème, tout n’est que suggéré et à aucun moment le film se positionne par rapport au sujet. Plusieurs scènes se suivent, sans que l’on comprenne forcément leurs liens et sans trop savoir où Paul Thomas Anderson amène son film … mais le sait-il, lui-même ?
« The Master » est un film aux qualités visuelles magnifiques et à la distribution extraordinaire mais je suis sorti de la salle pas totalement emballé, la faute à un scénario qui piétine sans trop savoir où il va.
The Master. De Paul Thomas Anderson. Avec Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams, Jesse Plemons, Laura Dern, Rami Malek, …
Sortie le 9 janvier 2013.