Oyé Oyé, que ceux qui n’ont pas su allonger la liste des contributions féminines dans ce monde lisent ce billet (cf mon post "Femmes du monde"). La gente féminine fait des choses fantastiques, mais personne ne le dit donc personne ne le sait. Lisez-moi ça et dégustez… Bien que tout à fait neuve et inexpérimentée, la photographie a connu les mêmes débats en 1850 que ceux plus récents sur la retouche. Au même titre que la projection l’est pour la peinture, la retouche a toujours été très décriée, y compris par ceux qui la pratiquaient. C’est peut-être moins vrai de nos jours, quoi que… Quand on voit à quel point on transforme les images, les couv’ de magazine et les visages les plus familiers, le débat est deux siècles plus tard encore largement d’actualité. Bref. A partir de 1860 la photographie devient commerciale et le marché impose rapidement ses critères de perfection : une bonne photo doit être picturale. A l’encre de chine, à l’aquarelle, au crayon ou au pastel, les corrections du négatif deviennent l’incontournable étape du processus photographique. Les couleurs sont densifiées, les tons modifiés, l’œuvre est parfois même totalement repeinte. Et c’est que nous intervenons : qui étaient au bout des pinceaux ? nous les femmes, majoritairement. Oui ce sont de gentes dames qui avaient la tâche, parfois ardue, de rehausser les clichés de l’époque, jusqu’à en faire un art revendiqué (certains retoucheurs allaient jusqu’à co-signer les œuvres finales). Mesdames, nous pouvons donc nous gausser d’avoir été les premiers graphistes d'une ère exceptionnelle où la photographie était beaucoup moins... mainstream. Ce n’est pas rien quand même !