La transhumance des moules

Publié le 07 avril 2008 par Zappeuse

Fait froid sur la Manche. La baie du Mont-Saint-Michel est superbe, ses fruits de mer sont merveilleux, mais l’eau de printemps est trop fraîche. Du coup, les mytiliculteurs du Vivier-sur-Mer (Ille-et-Vilaine), lorsque avril sonne, descendent sur Oléron et installent provisoirement des tables de cordes où les bébés moules viendront sous peu entamer leur croissance.

C’est ainsi qu’hier, sous le beau soleil matinal oléronais, alors que Météo France promettait l’apocalypse, avec force vent et pluie, je découvris ces installations, sur les plages de la Gautrelle et des Saumonards , au nord du village de Boyardville. Les travailleurs et travailleuses étaient là, bossant vite pour ne pas se faire piéger par la marée. Du tracteur on déroule les cordes, on les fixe, et, en juin, alors que les cordes auront quadruplé voire quintuplé de volume, elles seront remontées au Vivier-sur-Mer et fixées sur des pieux de bois. La moule finira gentiment sa croissance et, un an plus tard, elle sera dégustée dans les restos de Cancale ou de Dinard.

La moule pousse donc sur des piquets de bois, généralement du pin, que l’on appelle “bouchots”. D’où le nom “moule de bouchot”. Les pieux sont découverts à marée basse, ce qui permet à la moule de prendre le soleil et de durcir sa coquille. A ne pas confondre avec les moules élevées en pleine mer sur des cordes que l’on appelle “cordes”, d’où le nom “moule de corde”, plus iodée, toujours immergée, et à la coque plus fragile.

Petit rappel pour les mangeurs de fruits de mer : la moule se moque des mois en “R” ; elle est vraiment excellente en été, surtout en juillet, contrairement à l’huître, trop laiteuse à mon goût à cette période.