La mythique série des Command & Conquer, si chère aux amateurs de STR, nous revient avec un nouvel opus qui tranche radicalement avec ses prédécesseurs. Un C&C Generals (CCG), bourré de nouveautés donc, qui devrait logiquement conquérir les fans.
Depuis la sortie du premier Command & Conquer en 1995, nous étions habitué à voir le nom de Westwood associé à la série. Or, pas de » Westwood » à l’horizon dans ce nouvel épisode…Et oui, pour ceux qui ne le savaient pas encore, ce studio de développement a été officiellement enterré le 31 mars dernier, après avoir été racheté par Electronic Arts. Mais que l’on se rassure, le développement du jeu a été confié à EA Pacific, principalement composé de l’ex-équipe de Westwood, la magie opère donc toujours.
Ce petit point éclaircit, passons au jeu, et plus précisément au scénario. Exit le Tiberium, le NOD, Kane et tout le tralala, place à un scénario plus proche de nous. Peut-être pourrait-on dire, » trop proche » de nous même. Et cela n’a pas manqué d’attirer à CCG quelques problèmes outre-Rhin, où il est interdit d’en faire la pub et de le vendre aux mineurs (cf news du 28-03-2003). Alors pourquoi tant de haine vous demandez-vous ? Si je vous dis « siège de Bagdad par les américains », « attaques avec des armes de destruction massives » ou encore « missiles Scud bourrés de gaz chimique »…non, ce ne sont pas les titres du 20 heures, mais bien les quelques éléments qui sont présents dans le jeu. Plutôt inappropriés étant donné le contexte géopolitique actuel, vous en conviendrez…
Trois camps vous sont proposés dans C&C Generals. La campagne solo (une trentaine de missions) commence avec les chinois, adeptes de la propagande, de gros véhicules lents mais puissants et d’armes nucléaires. Ils sont évidemment aussi nombreux que…bah les chinois. Ensuite, nous passons si vous le voulez bien, au GLA (Global Liberation Army), qui se caractérise par sa fourberie innée et aime bien faire joujou avec les missiles Scuds, les armes chimiques et pratique volontiers les vols de convois humanitaires ou encore les attaques suicides (ça me rappelle quelque chose, mais quoi ?). Et enfin, les incontournables sauveurs de la Terre : les Sri-Lankais ! Meeeu non, les ricains bien-sûr…ceux-ci ont à leur disposition ce que l’on pouvait imaginer, à savoir un équipement militaire hautement perfectionné (drones, canon à ions…). Nous avons donc, les méchants communistes chinois, les ignobles terroristes talibano-irakiens du GLA et les gentils américains…no comment.
Le gros avantage, c’est que chaque camp vous offrira un gameplay vraiment différent nous obligeant à adopter des styles de jeu variés. Par exemple, le coût de production, les moyens financiers ou bien la collecte de ressources différeront suivant les camps. En parlant de ressources justement, fini les moissonneuses et le tiberium, place à l’hélico (pour les yankees) ou aux camions. Les ressources, elles, sont symbolisées par des caisses disséminées un peu partout sur la map qu’il faudra ramener à la base pour générer des revenus et ainsi construire d’autres unités ou bâtiments. On peut trouver aussi des puits de pétrole qui viendront s’ajouter aux ressources.
La campagne solo et plutôt bien foutue et scénarisée. Signalons que les cinématiques avec les vrais acteurs ont disparues au profit de cinématiques exploitées par le moteur du jeu, histoire de nous mettre en appétit. Les missions quant à elles sont suffisamment variées, et donc intéressantes : attaques commandos, « nettoyage » d’une zone, destruction d’un barrage pour ainsi engloutir la vallée et l’armée adverse s’y trouvant, protection de convois…Le champ de bataille paraît vraiment dynamique, avec sa myriade de petits détails: chassé croisé de chasseurs bombardiers dans le ciel, civils innocents fuyant face aux hordes de blindés, j’en passe et des meilleurs. Le décor, en plus d’être magnifique nous offre un atout stratégique dans certaines situations : vos hommes peuvent utiliser des bâtiments civils comme bunker ou bien les détruire de façon à ce qu’ils s’écroulent sur les troupes adverses…jubilation.
Vous l’aurez donc deviné, la full 3D rendue possible par le moteur graphique, le SAGE 3D Engine, nous offre donc un spectacle de tous les instants. Les maps sont très détaillées et de toute beauté (plusieurs environnements: urbain, désertique, ou banquise), etles unités sont convaincantes et variées. La caméra tourne dans tous les sens, et même si certains peuvent regretter que le champ de vision ne soit pas plus large, C&C Generals tient ses promesses au niveau des graphismes. Mais revers de la médaille, il en faut toujours, votre bécane devra être survitaminée. Disons qu’un petit proc de 1,6GHz, 256 de DDRAM et une Gforce 3 ne seront pas du luxe.
Conclusion : 8/10
Malgré un scénario à la « mords-moi-le noeud », des petits défauts au niveau de l’IA (du pathfinding notamment), et un jeu peu optmisé, C&C Generals tient tout de même ses promesses et a de quoi réjouir les fans de stratégie. Immersion totale, graphismes époustouflants, prise en main rapide et efficace, les atouts ne manquent pas !
Test par Babos