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Il paraîtrait...

Publié le 19 janvier 2013 par Ericguillotte
samedi 19 janvier 2013

- que les burgers sur les publicités des géants du fast food paraissent souvent plus appétissants qu'ils ne sont en réalité. C’est ce que certains disent, ou ressentent, et ce dont certains ont fait l’expérience. Bien que composés des mêmes ingrédients, les sandwichs subissent des heures de préparation avant d'être photographiés. Evidemment, le principe du fast food étant inhérent au concept, les burgers achetés, mangés sur place ou emportés ne peuvent pas, eux, avoir bénéficié des heures de préparation. Pour les photos, les ingrédients sont retouchés par un food-stylist, spécialiste de ce type de prises de vues. Je dis d’accord. Mais je dis que notre cerveau nous joue des tours, aussi. Si vraiment on pense que c’est appétissant, que donnerait-ce si on goûtait ce mets délicat ayant passé des heures sous les doigts du spécialiste et sous les lumières du photographe. Il serait sans doute moins goûtu, non ? Commandons à notre cerveau de penser que notre cerveau n’est pas infaillible et que notre cerveau doit douter de ce qu’il pense.

- qu’on peut apercevoir parfois dans nos villes des grues tourner alors même que le chantier sur lequel elles se trouvent est à l'arrêt. Y aurait-il un monde parallèle ? Des extraterrestres, chez nous, qui joueraient avec notre matériel de construction ? En fait, la partie supérieure des grues doit être débrayée lorsqu'elle n'est pas en service afin qu'elle s'oriente automatiquement dans la direction du vent, et ainsi éviter les risques de chute. Voilà une explication plus concrète, pour le coup. Ce procédé est appelé la mise en girouette, car la flèche de la grue indique alors la direction du vent. Ce qui pourrait donc, crise oblige, nous éviter l’achat de girouette et de boussoles. Pourquoi ne diffusons-nous pas plus largement cette information ? On cherche à faire des économies, nous dit-on, et on ne fait pas tout pour. Et on risque des angoisses injustifiées chez ceux qui ne savent pas et entendent le grincement strident des grues dans la nuit noire et froide des soirs de pluie et de retour solitaire dans les rues désertes et effrayantes. Commandons à notre cerveau de penser que notre cerveau n’est pas infaillible et que notre cerveau doit douter de ce qu’il pense.

- que Hachiko est un chien japonais qui avait pour habitude d'attendre son maître à la gare de Shibuya à Tokyo chaque jour. Sympathique complicité entre l’homme et l’animal. Impressionnante patience du canidé si les transports ferroviaires japonais sont aussi ponctuels que les français. Un soir, Hachiko ne le trouva pas, car son maître était mort. Pendant 10 ans, Hachiko se rendit chaque soir à la gare et l'attendit. Un film a été fait à partir de cette histoire et ce chien est devenu un symbole de fidélité et loyauté au Japon, au point d'avoir une statue dans cette gare encore visible aujourd'hui. Les cerveaux émotifs ou romantiques trouveront cette histoire magnifique et loueront les japonais d’avoir célébré le gentil chien. Les cerveaux les plus scientifico-cyniques pointeront la sottise canine et sa longue persévérance dans l’erreur et justifieront la supériorité de l’homme sur l’animal. Et d’autres cerveaux feront comme bon leur semble. Commandons à notre cerveau de penser que notre cerveau n’est pas infaillible et que notre cerveau doit douter de ce qu’il pense.


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