Rossi perché ti amo...

Alex Rossi - L'ultima Canzone

Il y a les musiciens qu’on vénère, par identification, mimétisme ou habitude. Ceux dont on achète l’intégrale, qu’on affiche sur nos murs et qu’on emporte sur une île déserte. Dans notre bibliothèque intime, ils sont en tête de gondole et ne souffrent aucune comparaison ni contestation. Ils ont bâti une œuvre qui nous a structuré, dans laquelle on a plongé sans en voir le fond.

Certains s’en tiennent là. A ces icônes qu’ils écoutent en rotation sans overdose. D’autres alternent entre grands soirs et petits matins, selon l’humeur, passent des maîtres aux disciples, du grand n’importe quoi aux petits chefs-d’œuvre. J’en fais partie. Certaines chansons apparemment faciles, apparemment mineures, ont cent fois plus d’âme qu’un caprice de Lou Reed ou un reflux gastrique de Tom Yorke. Et l’Ultima Canzone d’Alex Rossi en est un parfait exemple.

J’avoue ma totale méconnaissance de la pop italienne. Ou en général de la musique italienne de ces trente dernières années. Comme tout le monde, j’ai aimé ou subi Umberto Tozzi, Zucchero, Baltimora. Mais je dois reconnaître que parfois le génie rital se pose là : je tiens par exemple Sara perche ti amo de Ricchi e Poverri  comme une méga bombinette à déflagration tenace. Cette musique n’a pas son pareil pour titiller une fibre mélancolique enfouie en chacun de nous (en chacun de moi ?) Bref. Quand j’ai écouté pour la première fois L’Ultima Canzone d’Alex Rossi, je n’ai pas été conquis de suite. Question de moment, d’ambiance, toussa, toussa. Mais la deuxième fois a été la bonne : ce dandy aux airs de pas y toucher réactualise tout ce que j’aime dans cette musique : l’hymne fédérateur, la nostalgie moderne, l’ironie pas tout à fait. Peut-être que certains d’entre vous n’aimeront pas cette proposition. Libre à vous : Le gars Rossi travaille pour nous depuis des années, accompagné aujourd'hui par une bande qui regarde le ciel. Et là plus d’Italie ou de France : l’évidence que l’Ultima Canzone est un tube offert aux cœurs ouverts.