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A.− ARTS MILIT. 1. JUST. MILIT. Passer par les armes. Fusiller (cf. Barrès, Mes cahiers, t. 11, 1914-18, p. 326). 2. Loc. de commandement. Aux armes. Cri poussé par une sentinelle pour avertir les soldats d'un poste de prendre les armes (cf. La Marseillaise, ,,Aux armes, citoyens...``). Bas les armes. Arrêtez le combat. Arme sur l'épaule droite. Portez, présentez, reposez armes. 3. Locutions a) Être sous les armes (supra I A). Être en état de se défendre ou d'attaquer (cf. Bainville, Histoire de France, t. 2, 1924, p. 192). b) Pop. (Avec) armes et bagages. Ensemble de ce qui est transporté par l'arme du train en cas de déplacement d'une unité militaire. − P. métaph., arg. Armes et bagages. ,,Tenez-vous prêt! [à un transfert ou à l'élargissement]`` (Esn. 1966); pop. (Avec) armes et bagages. (Avec) tout ce que l'on possède (cf. Amiel, Journal intime, 1866, p. 311). SYNT. a) Armes offensives : armes de main (O. Feuillet, Onesta, 1848, pp. 366-367), de jet (Vidal de La Blache, Principes de géogr. hum., 1921, p. 201); armes à feu, à répétition, à percussion; armes atomiques*, nucléaires* ou thermonucléaires*, stratégiques, armes de guerre, de siège. b) Armes défensives : armes collectives, antiaériennes*, antichars*, blindées*.
♦ Passer l'arme à gauche. Mourir (cf. Romains, Les Copains, 1913, p. 82)
Une production Radio France. Texte (déposé), voix et réalisation: Serge Fournel.
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Jean Yanne, le très regretté Jean Yanne, disait lui-même du récent disparu, avant de casser lui-même sa pipe : «Oh, machin, il a mourru ! ». J’aimais bien, ça. C’était plus rigolo que, j’ sais pas, moi, passé de vie à trépas ou décédé (qu’est pratique en sms, mais pas très poétique). Et c’est quand même moins ringard que « il a passé l’arme à gauche »
Mais qu’est-ce que quoi ? Mitterrand est revenu ? Et on ne m’avait rien dit ? Où est l’arme ? Et comme on dit souvent, ces temps-ci, « Où est la gauche ? ». Non, à tous les coups, c’est une embrouille de malfrat.
Mais oui, c’est ça ! C’était comme ça qu’on disait chez les voyous. Les types maladroits, droitiers à priori, qui s’en collaient une par erreur, avaient dû passer leur flingue à gauche, d’où l’incident, comme ils étaient pas habitués. Mais, oui, monsieur le commissaire, je vous jure que c’est ça. C’est parti tout seul !
Eh bien non ! Quel escroc ! Suivez-moi !
Tout ce que l’on peut dire, c’est que nous avons là affaire à une arme, mais, depuis l’apparition de cette « arme à gauche », synonyme de mort, au XIXème siècle, les interprétations divergent. Pour certains, il s’agit de la position du fusil, quand le soldat est à la position « repos » : sur son pied gauche. Tenant ainsi son arme, le soldat est bien sûr vulnérable. Ajoutons que c’est aussi à gauche que se trouvait le fusil quand on le chargeait, avec poudre, balle et bourre. Le temps, parfois long, qu’on passait avec l’arme à gauche, on pouvait bien sûr se faire tuer. Dans son récit « Stello » en 1832, Alfred de Vigny parle de maîtres d’armes auxquels on a « fait passer » l’arme à gauche, au sens de « tuer ». Au duel, on tenait son fleuret de la main droite. Faire habilement « passer à gauche » celui de son adversaire, c’était le lui arracher des mains, être donc en bonne position pour l’occire.
Or donc... arme à feu ou épée, il semble qu’il vaille mieux qu’elle reste à droite. N’oublions pas que le côté gauche fut longtemps celui du malheur et du souci. Sinistre vient de sinistra, main gauche en latin, et non de Sinatra. Celui qui est gauche est maladroit. Dans la marine, où l’on aime bien rire, on disait « passer sa chique à bâbord ».
Voila ! En un mot comme en cent, c’est ça !