D'une part, donc, il y a cette jungle assez paisible, où vit cet inénarrable éléphant persuadé un jour d'entendre une poussière lui parler. Il s'agit en fait d'une planète carrément riquiqui, où vivent les Zous, petits êtres heureux comme tout, typiques de l'univers du Dr. Seuss, et ignorant leur condition d'êtes minuscules menacés à tout moment de disparaître dans d'atroces souffrances (en cas d'ingestion de la poussière par un animal ou autre catastrophe plus ou moins naturelle). Drôlatique et animalier, le monde d'Horton est un terrain connu, qui ravira les enfants par sa fraîcheur et son confort. Quant à l'univers des Zou, il donne au film une vraie singularité, l'empêchent justement de n'être qu'un Madagascar supplémentaire. Il y a entre ces deux mondes une sorte d'équilibre instable mais sans cesse maintenu, et il est bien difficile de choisir sa partie préférée.
Horton brille par sa cohérence, tant scénaristique qu'artistique, puisqu'il n'était a priori pas évident d'enchevêtrer les deux parties du film en les rendant indissociables et en permettant à chacune de nourrir l'autre. C'est là qu'Horton prend le dessus sur la sympathique série des Âge de glace, où les hilarantes aventures du rongeur prêt à tout pour sa noisette n'apparaissaient que comme des vignettes destinées à remplir des films dont l'intrigue centrale est moyennement captivante. D'où un spectacle savoureux et très amusant, dont l'authenticité visuelle est mille fois plus appréciable que le zèle un peu fatigant d'un Ratatouille un peu trop scolaire.
7/10