Comme beaucoup de professionnels présents sur un internet, je suis régulièrement sollicité par des étudiants rédigeant un mémoire. Lorsque mon emploi du temps le permet, je réponds favorablement et nous trouvons un moment pour échanger. Lors de ces entretiens, ces derniers me parle souvent spontanément de leur vie professionnelle.
Lorsque l’expérience se déroule mal, plusieurs points ressortent souvent :
Un relatif isolement : beaucoup travaillent dans « le bureau des stagiaires », déjeunent entre stagiaires et ont finalement peu d’échanges avec les autres collaborateurs. La considération n’est malheureusement pas toujours au rendez-vous. Un étudiant me confiait ainsi qu’un opérationnel lui avait ouvertement dit « tu sais les stagiaires changent tous les 3 mois, alors on essaie de ne pas s’attacher » (!).
Une rétribution décalée de la vie réelle : même lorsque le contenu du travail est intéressant, je suis étonné de voir certaines grandes entreprises prendre des Master 2 pour un stage à Paris et ne leur proposer que l’indemnité légale minimum (environ 430 €). A ce tarif là, les étudiants ne peuvent pas suivre sans soutien familial. Pour ceux qui viennent de province et doivent louer un logement, l’équation financière est encore plus difficile et certains doivent alors opter pour des crédits revolving ou des collocations improvisées.
A titre personnel, je suis heureux de voir les entreprises s’engager dans des démarches de marque employeur. Ces dispositifs permettent de mettre en avant des entreprises ou des secteurs méconnus et d’y attirer de nouveaux candidats.
Il me semble toutefois important de rappeler un basic : la créativité d’un serious game, la beauté d’une application Facebook ou un bon classement dans un palmarès employeur sont peu utiles si l’expérience des stagiaires ne suit pas. Le bouche à oreille négatif généré dans ces cas torpille littéralement les efforts entrepris.
Aussi, permettez à votre serviteur de proposer une pyramide de Maslow de la marque employeur.
A débattre bien entendu !