Arrive un vagabond de Robert GOOLRICK

Par Lecturissime

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« Et pour elle, pour Sylvan, il est Hollywood. » (p.138)

L’auteur :

Robert Goolrick vit dans une petite ville Virginie avec ses deux chiens Preacher et Judge. Son roman Une femme simple et honnête, N°1 sur la liste du New York Times, fera prochainement l'objet d'une adaptation cinématographique confiée au réalisateur David Yates. Féroces a reçu en france un accueil prodigieux de la part des critiques, des libraires et des lecteurs. Son nouveau roman, Arrive un vagabond, est déjà retenu dans les sélections de rentrée littéraire de la Fnac, du Virgin, des Furets du Nord et de Cultura. (Source : editeur)

L’histoire :

C’est au cours de l’été 1948 que Charlie Beale arriva à Brownsburg. Il était chargé de deux valises – l’une contenait quelques affaires et des couteaux de boucher, l’autre une importante somme d’argent.

Charlie y tomba deux fois amoureux. D’abord, il s’éprit de cette ville paisible de Virginie dont les habitants semblaient vivre dignement, dans la crainte supportable d’un Dieu qu’ils avaient toutes les raisons de trouver plutôt bienveillant à leur égard. Une preuve parmi d’autres : il n’y avait encore jamais eu de crime à Brownsburg.

La deuxième fois que Charlie tomba amoureux fut le jour où il rencontra Sylvan Glass.

Après Féroces et Une femme simple et honnête, Robert Goolrick nous offre, avec Arrive un vagabond, une plongée sensuelle et enivrante au cœur de la passion. Il y dépeint les membres d’une communauté face à une tragédie en marche. Des hommes et des femmes ordinaires, qui se retrouvent partagés entre la terreur de ce qu’il va advenir de leur fils préféré et la fascination devant les événements qui écriront le souvenir de leur passage sur terre dans la poussière des siècles.

(Source : Editeur)

Ce que j’ai aimé :

Robert Goolrick a ce talent des conteurs intemporels, qui, avec quelques mots quelques phrases vous rivent aux pages, aux lèvres de l’auteur et vous transportent dans un autre univers aux plaisirs et aux dangers innombrables. Ces simples mots « Arrive un vagabond » sont comme un sésame qui ouvre la porte de tous les possibles, de toutes les tragédies. Un simple mouvement, et le monde bouge, les êtres changent irrémédiablement, et le monde n’est plus le même. L’arrivée de Charlie bouleversera à jamais les vies de ce calme village de Virginie. Les pages nous plongent dans l’intensité d’une perdition, d’une lente descente aux enfers d’un homme pris dans les rets de la passion. Charlie succombera au charme de Sylvan, Emma Bovary américaine, subjuguée par les films de Hollywood, par ces superbes actrices aux robes chatoyantes qui rencontrent des hommes charismatiques et vivent une vie passionnante, bien loin de celle de Sylvan… Charlie, contrairement aux habitants de la petite bourgade, ne craint pas les foudres de l'Enfer promis à celui qui trahira, et c'est à corps et coeur perdu qu'il va se jeter dans cette liaison adultère...

Témoin de leur liaison, le jeune Sam sera garant de leur secret, même si le poids de son silence résonnera à jamais dans sa vie future.

« L'enfance est l'endroit le plus dangereux qui soit.  Personne n'en sort indemne. »(p.133)

Dans un style lyrique inoubliable, Robert Goolrick nous parle de la vie qui coule non sans heurts et laisse sur le chemin des êtres laminés par les sentiments, ou transportés par la pureté de ce qu’ils ont éprouvés.

« Puis ils restèrent assis là en silence, à se balancer, le petit calme et fatigué sur les genoux de sa mère, et la fumée blanche de la Lucky Strike de Charlie planant comme un fantôme. La belle sérénité simple de la campagne, la rue douce et sombre aux porches éclairés, avec les derniers papillons de nuit de l’été qui voletaient dans le halo de lumière vive au-dessus de leurs têtes, et les habitants de la ville qui se balançaient en fumant, en somnolant ou en discutant à voix basse. 

Quand il fit noir, les libellules apparurent dans le jardinet de Charlie et des chauves-souris se mirent à voltiger tout autour de sa maison, dans l’obscurité des lourdes branches de ses arbres. » (p. 112)

Ce que j’ai moins aimé :

-   Rien.

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Du même auteur : Féroces de Robert GOOLRICK 

Autre : Au lieu-dit Noir-Etang… de Thomas H. COOK

D’autres avis :

Clara  ;

Vallit 

Arrive un vagabond, Robert Goolrick, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marie de Prémonville, Anne Carrière, août 2012, 320 p., 21.50 euros