Hier, nous parlions fratrie avec ma stagiaire actuelle.
Elle me parlait de sa famille et de ses frères et soeurs. Nous évoquions les ressemblances, les dissemblances.
Je lui parlais à mon tour de ma famille et notamment de ma grande (18 ans d’écart, mais oui) soeur.
Je vous avais donc dit que j’avais eu l’occasion de la voir pendant les fêtes de fin d’année.
Viendue tout droit de Martinique, elle est restée quelques jours chez moi à Paris. Ça a été l’occasion de la (re)découvrir.
Je suis toujours aussi fascinée par elle. Ma sœur c’est cette femme à qui je demande des conseils en anglais parce qu’en tant que prof (d’anglais donc), elle est toujours très pédagogue et très claire et précise. C’est une reine de l’organisation, j’ai l’impression qu’en une journée, elle a plusieurs vies et elle semble rester zen sans se laisser happée par les évènements. C’est une sacrée nana qui sait aussi bien se passionner pour la série « Les experts à Miami », « Danse avec les stars » (comme moi hé hé hé) et pour le développement personnel et la psychologie. C’est une sacrée sportive, reine du jogging, de l’aviron et qui montre une volonté de fer et une implication à toute épreuve. Elle sait aussi insuffler de la bonne énergie aux autres, je pense qu’elle ferait une très bonne coach. Elle sait aussi se faire diplomate et s’affirmer avec un bel aplomb quand il le faut aussi.
Ma soeur, c’est aussi une belle femme qui sait prendre soin d’elle, qui se démaquille tous les soirs (chose dont je suis incapable, arf paresse quand tu me tiens), qui connaît les produits qui font du bien à ses cheveux, qui se maquille trop bien et qui a un sens aiguisé du style, de l’élégance et de la concordance des bijoux avec les vêtements.
Ça a été l’occasion de se redécouvrir à nouveau.
On a discuté de nous, de nos vies, de nos jobs, du couple, de notre famille, de notre mère, de nos ressentis, de nos enfances respectives aussi. Étant donné notre écart d’âge, elle était déjà une belle plante venant juste d’avoir son bac quand je suis née. Du coup, nos souvenirs conjoints sont venus sur le tard. Je n’ai pas des milliers de souvenirs avec elle, mais ceux que j’ai, ils sont vraiment précieux.
Ça a été l’occasion de me redécouvrir aussi.
Je me suis sentie bien. J’aimais bien être dans cette relation fraternelle. D’habitude, je suis une bavarde, bah là j’étais un véritable moulin à paroles. Une envie de tout dire, tout décrire, de lui donner plein de choses sur moi. J’étais contente de partager des moments avec elle, ça me manquait, j’en voulais encore forcément plus. Mais bon, il a fallu aider pour faire la valise, faire le chemin jusqu’à Antony et regarder la navette partir vers Orly, dire au revoir, redire les petites recommandations « rentres bien », « bon vol », « envoies moi un message » et les petits mots qui réchauffent même longtemps après s’être quittés.
J’ai attendu que la navette parte pour repartir prendre mon train sur le quai d’en face, je savais bien qu’elle allait pouvoir se débrouiller avec sa grosse valise. Je savais bien qu’elle était dans la bonne direction et qu’elle n’allait pas louper son avion. Mais je ne pouvais pas détacher mes yeux d’elle, je voulais garder encore un peu de sa présence avec moi, je voulais garder encore un peu cette image d’elle ici avec moi, à Paris. Ensuite, j’ai rebroussé chemin, j’ai essuyé les larmes qui coulaient. Je suis arrivée sur l’autre quai, le RER est arrivé quelques secondes après, je me suis installée et j’ai repensé à une anecdote drôle de son séjour, je me suis marrée et j’ai pensé à la suite, au prochain séjour que je ferais moi pour aller la voir.
Ça m’a fait du bien, même si je le sentais, j’avais encore ce petit sourire triste.