Dialogue de la culpabilité

_ Tuer c'est tuer. C'est un meurtre peut importe...
_ Oui mais...
_ Non mais je m'en fous de tes justifications. Pas de pitié. Tu disais que tu étais pacifiste, mais tu n'as pas hésité n'est-ce pas ?
_ Si j'ai hésité. Beaucoup. Longtemps. Mais...
_ Tu savais déjà ce que tu allais faire c'est ça ? Tu l'as su dès l'instant où tu l'as appris. Tu n'as laissé aucune chance. T'es tellement hypocrite !
_ Non ! J'avais peur...
_ Peur ? Laisse-moi rire ! C'est de la foutaise ta peur. C'est un rempart derrière lequel tu te cache. Tu voulais justifier. La peur justifie. Mais ça reste que tu l'as fait. Tu as tué. Tu as pris la vie. 
_ Tu es si...
_ Cruelle ?
_ Oui ! Pourquoi ?
*éclat de rire*
_ Ça ma jolie, c'est parce que je suis toi ! Et tu n'as aucune pitié. Tu n'en as pas eu quand tu t'es couchée sur cette table de l'hôpital. Tu te souviens ? Il y avait cette fille...
_ Tais-toi !
_ Elle pleurait. Allez rappelle-toi. Elle pleurait dans les bras de l'infirmière car elle allait subir la même intervention que toi, mais elle, c'est parce qu'elle l'avait perdu. Toi, tu étais là de ton PLEIN gré. Tu VOULAIS qu'il meurt. C'était TON désir. Tandis qu'elle, elle VOULAIT qu'il VIVRE, elle le voulait tant mais il était mort. Ironique n'est-ce pas ?
_ J'avais de la peine pour elle...
_ Bien sûr, tu étais touchée ! Mais tu t'es tout de même allongée sur cette table, tu as écartée tes cuisses pour qu'il mette ce foutue aspirateur en toi et prenne la minuscule vie qui grandissant en toi. Une vie insignifiante, qui  n'a pas eu sont mots à dire. Personne ne l'a eu. Même pas ton chum ! Il te dessinait avec un ventre. Il le voulait. Mais pas toi. Et c'est toi le boss, c'est toi qui décide. Tout ou rien. Tu as choisi rien.
_ J'ai eu mal, tellement, cela ne compense-t-il pas ?
_ Mal ? J'espère bien que tu as eu mal.  Tes entrailles ton fait souffrir quand ils l'ont aspiré d'un coup ? Tu sais, cette vie que tu ne voulais pas ! Après tu as eu mal aux ventre mais, parce qu'il y a un MAIS, tu étais heureuse. Tu te sentais, comment dire ? Délivrée ? Légère ? Ha ! Oui, tu avais faim ! Plus de nausée mais plus de bébé non plus !!! Hahahaha ! Et tu te souviens du soleil ? Il faisait beau et chaud. Une belle journée de mai, sauf que tu venais de commettre un acte abominable !
_ Arrête !! ARRÊTE !
_ Tu n'es qu'une garce ! Tu as laissé la drogue te faire oublier ce qu'ils faisaient et tu t'es dit que c'était ce qu'il fallait car de toute façon, tu n'avais pas assez d'amour et tu étais trop égoïste pour partager. 
_ J'étais jeune.. trop jeune !
*rire moqueur*
_ 22 ans. Jeune ? Quand on ne connaît pas la vie, on baise en se protégeant ! Ne t'a-t-ont rien appris ? Tu fuis, mais tu sais quoi ? Aujourd'hui, pratiquement 10 ans plus tard, maintenant que l'as, la madame est prête, tu voudrais ravoir ce que tu as tué si froidement. C'est tellement drôle. Presque Pathétique. Tu pleures, plus les mois passent et que rien ne fonctionne ! Mais pourquoi la vie te ferait ce cadeau là ? Hein ! pourquoi ?
_ Je ne sais pas...parce que maintenant je pourrais l'aimer !
_ Aimer ! De si grand mots dans ta bouche. Tu prétends à beaucoup de chose aujourd'hui, mais reste que tu l'as fait..
_ C'est ma punition alors ? Je ne pourrai pas connaître cette joie parce qu'à 22 ans, j'ai fait une connerie ?
_ Tu sais quoi ? J'aimerais te dire que oui et que tu l'as bien chercher, mais je sais à quel point tu es triste. À quel point tu le veux. Je vois tes yeux, ils scintillent d'espoir mais j'y vois aussi beaucoup de douleur. J'aimerais vraiment te dire tant pis pour toi. 
_ Mais ... ?
_ Mais, j'ai aussi envie de te pardonner. Je sais que tu n'oublies pas. Que la nuit ça vient te hanter. Je sais à quel point tes cauchemars sont horribles là-dessus. Je sais que tu as peur. Tu n'es qu'une gamine parfois, mais je sais aussi que ton coeur est bon et que tu pourras l'aimer. 
_ Alors ?
_ Alors faisons la paix et continuons de croire en la nature et la vie. Le pardon, ça commence par soie non ? Et peut-être qu'après...

_ Oui ?_ Ne sait-on jamais....

- Fin -