Les séries sous la loupe : Ravens – Patriots

L’an dernier, les Ravens sont passés à une attrapée ou un court placement de surprendre les Pats et d'accéder au Super Bowl. Peuvent-ils finir le travail ce dimanche? J-R analyse tout cela.
Les essentiels : Le match débutera à 18h30 et sera présenté sur RDS, CTV et CBS. C’est encore loin, mais la prévision météorologique pour Foxboro parle d’une température aux alentours du point de congélation sans perturbation majeure au niveau du vent et de la neige.
Il y a de l’histoire entre ces organisations et leurs 2 derniers affrontements sont encore frais dans nos mémoires. D’abord, avec exactement le même enjeu l’an dernier, Baltimore avait gaspillé une superbe opportunité de participer au Super Bowl avec une fin de match désastreuse, mais les mauves se sont repris plus tôt cette année, en partie grâce aux arbitres de remplacement, en partie grâce à Torrey Smith. Si l’affrontement de dimanche ne fait qu’approcher le niveau de ces 2 rencontres, nous serons gâtés.
La question clé ? Croyez-vous au destin? Comme ça les Ravens seraient l'équipe de la destinée? Il aurait suffit que Ray Lewis annonce sa retraite pour qu'une main divine guide les corbeaux vers la Terre Promise? Et pourquoi pas? Après tout l'ami Lewis déborde d'une belle Foi Chrétienne (du genre de celle qui déplace les montagnes!) qu'il n'hésite pas à partager. Nous ne le blâmons pas remarquez. Après tout, c'est toujours pratique de croire en la rémission des pêchés lorsque tu as un meurtre sur la conscience! Mais au-delà de tout cet aspect un peu ridicule du destin, il est clair que les Ravens sont en mission pour assurer une sortie glorieuse à celui qui est l'âme de la concession. Largement négligés contre les Broncos, ils l'ont emporté dans un match qui a vu tout ce qui portait du mauve hausser son jeu de quelques crans. De nouveau ignorés par les parieurs ce week-end, cette équipe qui carbure à l'émotion saura-t-elle repuiser au fond de ses énergies et défier la logique une fois de plus?
L’attaque des Patriots contre la défensive des Ravens : Brady contre Lewis, c'est la confrontation que tous suivront. Le futur retraité est une machine à plaquer depuis l'annonce de son départ, et il n'est pas question de ralentir dimanche s'il veut visiter la Nouvelle-Orléans autrement qu'en touriste. Caractéristiquement une force de l'équipe, la défensive fut le talon d'achille de la troupe de Jim Harbaugh cette saison. Plusieurs éclopés n'ont pas aidé, mais dernièrement, la cohésion fut meilleure au sein de l'unité et, sans rappeler la domination d'antan, les résultats sont un peu plus acceptables. Après tout, ils ont limité Peyton Manning a un fort respectable 21 points en 5 quarts de jeu samedi dernier. La répétition d'une telle performance dimanche assurerait une présence au Super Bowl aux mauves. Est-ce un objectif réaliste? Les optimistes noteront l'absence du dangereux Rob Gronkowski, mais les pessimistes (et les réalistes) remarqueront que ça laisse Welker, Hernandez, Ridley, Woodhead, Lloyd, Branch et même Vereen à défendre! Un chausson avec ça?!? La tâche ne serait pas si gargantuesque si le QB d'en face n'était pas le type le plus victorieux de l'histoire du sport en éliminatoires et s'il lançait plus qu'une interception par cycle lunaire. Mais voilà, Tom Brady maîtrise parfaitement son système de jeux et il excelle pour repérer un équipier oublié par la défensive. L'attaque des Pats peut traverser le terrain de toutes les façons et chaque snap a le potentiel d'être mortelle. Lorsqu'en plus, l'attaque adopte un tempo plus rapide, c'est l'enfer pour la défensive. Les 2 défaites au Super Bowl l'ont montré, Brady est vulnérable contre la pression et les Ravens l'ont contenu avec un certain succès dans le passé. Sauf que je vois difficilement comment B-More réussira à générer un pass rush convenable contre la ligne offensive de fort calibre des Pats.
En bref, sur papier, l'attaque de la Nouvelle-Angleterre est plus forte que la défensive de Baltimore. Je ne dis pas qu'ils égaleront les 41 points de la semaine passée contre Houston, mais ce serait très surprenant qu'ils n'en mettent pas au moins 30 au tableau.

L’attaque des Ravens contre la défensive des Patriots : Nous ne pouvons pas analyser la défensive des Pats par ses stats, car les grosses avances répétées du club faussent celles-ci. Globalement, disons que l'unité défensive n'est pas aussi mauvaise que certains le disent, mais pas aussi bonne que les fans des Pats l'imaginent! Elle concède beaucoup de verges, beaucoup de points même, mais sait être opportuniste pour réussir des gros jeux, surtout lorsque l'adversaire est forcé de prendre des risques pour revenir au score. De plus, vous pouvez toujours compter sur ce bon vieux Belichick pour contrer la principale arme offensive de l'adversaire. Il a bien réussi avec Foster contre Houston et on présume qu'il visera à enrayer la même position cette semaine. Car, nous l'avons dit et répété, Ray Rice constitue le moteur offensif des Ravens. Il fut d'ailleurs (finalement) employé comme tel, portant la roche 30 fois contre Denver. Toutefois, notez bien que c'est contre-nature pour les Ravens de soutenir de longues poussées offensives. Les Ratbirds ont mis 38 points au tableau face aux Broncos tout en ne se pointant dans la zone brune qu'à une seule reprise. Flacco l'inconstant est capable d'éclairs de génie, particulièrement sur les longues passes sur lesquelles il excelle, mais semble incapable de maintenir la cadence sur 10-12 jeux, sans que ça ne finisse par stagner. Bref, la longue passe ne doit pas complètement disparaître du cahier de jeux des mauves. L'affrontement Torrey Smith - Aqib Talib sera déterminant. Smith a dominé Champ Bailey samedi dernier et il avait également brûlé la tertiaire des chaudrées de palourdes en septembre dernier. Sauf que le talentueux Talib, en assumant qu'il ne soit impliqué dans aucun meurtre, vol à main armés ou autres charmants délits de ce genre d'ici au match, représentera un gros défi pour le jeune receveur. Au moins, Flacco devrait avoir le temps de décocher ses passes. Si sa ligne offensive a pu contenir les excellents Von Miller et Elvis Dumervil la semaine dernière, on présume qu'elle saura répéter sa performance contre le Boston. Quant au QB des Ravens, on ne sait jamais trop lequel Joe Flacco se présentera à un match, mais il faut admettre que lorsque l'enjeu est de taille, c'est le bon Joe qui se pointe de plus en plus.
En bref, disons que Belichick ne voudra certainement pas se retrouver sur une possession en fin de match où sa défensive doit tenir le coup pour assurer la victoire. Par contre, même s'ils accorderont leur part de points, tant que l'attaque des Pats livre ses promesses, le groupe défensif des bleus et gris devrait jouer suffisamment bien pour éviter de se retrouver dans un tel scénario
Entraîneurs et unités spéciales : Comment ne pas respecter Bill Belichick. La réputation du génie à capuchon n’est plus à faire et il n’a rien perdu de son art. Il sait apporter les bons ajustements en cours de rencontre, des 2 côtés du terrain. C’est ce qui rend son équipe si difficile à contenir. Vous pouvez réussir pendant quelques séries, mais Wild Bill sortira inévitablement un lapin de son chapeau pour relancer les siens. Et lorsque la machine est lancée à Foxboro… Remarquez que coach Harbaugh n’est pas un pied de céleri non plus et l’offensive des Ravens semble enfin décidée d’utiliser Ray Rice comme du monde. Ce qui pourrait aider Baltimore cependant, c’est les unités spéciales. Bien sûr la prestation de la semaine passée fut lamentable à plusieurs niveaux, mais en Jacoby Jones, les Ravens possèdent une arme qui peut changer le match en quelques secondes. Et nous avons vu dimanche dernier contre Houston qu’il y a des lacunes dans la couverture contre les retours de bottés à Foxboro. Inutile de préciser qu’un touché sur les unités spéciales aiderait grandement la cause des grands négligés, supposément en route pour rencontrer leur destin!
La prédiction : Désolé partisans des Orioles, mais je ne crois pas au destin. Ravens 20, Patriots 38