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L’ère de l’innovation serait-elle finie ? se demande The Economist. L’édito et l’article spécial qui lui correspond ne disent pas la même chose. Le premier, curieusement pour un journal libéral, donne un rôle formidable à l’Etat : « Pour les gouvernements qui font bien ces choses – ne pas gêner les entrepreneurs, réformer leur secteur public, et investir sagement – les bénéfices peuvent être énormes. » L’article spécial, présente un panorama beaucoup plus complexe de la question. Tout d’abord, oui, notre type d’innovation ne semble pas aussi radical et il ne se traduit pas en une croissance aussi nette que par le passé. Par exemple, l’espérance de vie a peu progressé depuis les années 80 en dépit des investissements énormes de l’industrie pharmaceutique. Peut être que la globalisation n’a pas aidé : la mise à disposition d’une main d’œuvre peu payée n’a pas favorisé l’innovation. Mais attention. L’innovation tend à demander du temps pour se manifester, sa progression est exponentielle. Peut-être que les technologies de l’information vont brutalement déboucher sur des applications révolutionnaires. Mais, arrive alors une conclusion inattendue : ce nouveau type d’innovation produirait un « chômage technologique ». « De tels progrès de productivité devraient apporter une énorme amélioration de nos conditions de vie. Cependant, la période d’ajustement pourrait être difficile. Finalement, le risque principal que courent les économies avancées n’est pas un rythme d’innovation trop lent, mais que leurs institutions soient devenues trop rigides pour s’adapter à des changements réellement révolutionnaires. » Si l’innovation doit priver une partie de l’humanité de travail peut-être faudrait-il s’interroger sur son utilité, non ? Un autre article éclaire curieusement cette question. Les enfants américains seraient équipés de capteurs, de façon à ne jamais les perdre des yeux. Une manière de les préparer à un Etat policier ? se demandent certains.