(Source : Le Messager – Alexandra Collomb)
La pénurie de médecins, un sujet récurrent dans la vallée [NDLR : de l'Arve]. Le bassin clusien est lui aussi de plus en plus touché. État des lieux, alors que plusieurs projets de maisons médicales sont en cours.
Il y a au moins trois médecins qui ne vont pas tarder à arrêter, car ils sont à la retraite. Celui de Marnaz est parti travailler en Suisse. Et il n’y a pas franchement de remplaçant », note Alain Solliet, généraliste à Marignier. Un constat effectué déjà depuis plusieurs années sur le bassin clusien, sans que la situation change, alors que la population du bassin augmente. Effet retardé du baby boom, numerus clausus peu élevé, conditions de travail difficiles… Les raisons sont nombreuses.
« Le salaire, ce n’est pas le point le plus important, note Alain Solliet. Aujourd’hui, les jeunes médecins souhaitent plus de sérénité et de tranquillité, pouvoir deux soirs par semaine finir plus tôt. Être regroupé le permet. » À quelques années de la retraite, le médecin marignerot espère trouver quelqu’un pour le seconder pour qu’il puisse partir progressivement. Mais il sait déjà que ce sera difficile à réaliser.
« On est inquiets oui », confirme Loïc Hervé. À Marnaz, reste désormais un cabinet de deux jeunes médecins. La question du manque de docteurs a également été soulevée lors du dernier conseil municipal de Cluses. (…)
Et la ville de Loïc Hervé n’est pas la seule. Nancy-sur-Cluses et Le Reposoir réfléchissent à regrouper des professionnels. Magland avait racheté un bâtiment en face de la mairie dans le but d’en faire une maison médicale, puisque la commune ne compte plus qu’un médecin, « alors qu’il devrait y en avoir trois », indique Patricia Ceccato, directrice générale des services. (…)
Scionzier a aussi aménagé son espace de santé place du Foron. Le docteur Prudhomme s’y est installé, ainsi qu’un dentiste. Une podologue vient de rentrer et dans une semaine, ce seront les infirmières déjà sur la commune qui y déménageront. Il restera donc un local. « On aimerait bien un ophtalmo », espère Jean Monié, 1er adjoint de Scionzier. (…)
Toutefois, il y a parfois de bonnes surprises : le spectre d’un hiver sans médecin avait jailli aux Carroz avec le départ annoncé de l’un de ses docteurs et le congé maladie de l’autre. Aujourd’hui, on souffle dans la station. « Des médecins qui officiaient ailleurs se sont constitués en un pôle de cinq ou six pour exercer sur Flaine et Les Carroz, dont les cabinets ont fusionné, détaille Gérard Tedeschi, directeur général des services d’Arâches. Ça a bien tourné pour nous. En contrepartie, ils ont demandé que la commune face une maison de santé pluridisciplinaire. » (…)