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Khoma

Publié le 16 janvier 2013 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

EMO-POST-METAL - Dans notre esprit, partial et partiel par définition, la vague « émo » se caractérisait par son instantanéité : elle se terminait là où elle commençait. Symbolisée par des hommes-corbeaux et autres épouvantails à minette, elle constituait pour nous une entité dépourvue de durée et de sens. Mais voilà…La vague cache en réalité un énorme mollusque marin, type Cthulhu pastelle et guimauve, dont les ramifications touchent de nombreux pans de la musique rock, pour le meilleur et pour le pire. A ce titre, un nouvel album de Khoma, un nom qui colle bien à une musique, est plutôt une bonne nouvelle. Ces suédois, notamment deux lascars de Cult of Luna, ont toujours su trouver une voie intéressante entre une mélancolie pointue et un son plus populaire, notamment pour l’oreille juvénile.

khomabig Khoma
ALL ERODES est un album qui n’aurait jamais pu en être un, ou même, pour certains, qui n’en est tout simplement pas un. Il regroupe ainsi des morceaux inédits écrits entre 2002 et 2010, au fil des trois premiers opus. Ce constat nous dirige dans deux directions : soit cet album est un aggloméré de faces B et autres déchets, publiés pour des raisons bassement mercantiles, soit cet album marque, à titre de consécration, la synthèse d’une décennie réussie pour le groupe. Votre chroniqueur, et ceci n’est pas foncièrement une mauvaise nouvelle, considère à cet égard ALL ERODES à mi-chemin, dans le ventre mou du classement, là où on y trouve de bonnes surprises, mais aussi là où se cache l’insipide.

khomapic Khoma

L’album ne comporte que neuf titres, mais propose une diversité plutôt intéressante. Il y a tout d’abord les pépites, notamment le "In Ruins" introductif. Planant, mélancolique mais apaisant, cette mise en bouge est une réussite, la voix de Jan Jäme n’y étant pas pour rien. La conclusion corrobore l’introduction puisque l’auditeur y trouvera un remix de " All Like Serpents" très électro, qui dépasse les 8 minutes sans jamais perdre en originalité. Si le son de Khoma rejoint ce que l’on pourrait qualifier de « post-métal », il se rapproche aussi d’un nu-métal style Deftones, version WHITE PONEY ou DIAMOND EYES. C’est notamment le cas d’un "Just Another Host" (que l’on trouve déjà sur l’album TSUNAMI sorti en 2004) tant aérien qu’intensif. Un constat qui s’applique également à "Winter Came Upon Us". Mais là où le bas blesse quelque peu, c’est que certains autres morceaux, tels "Dead Seas" ou "Give it Meaning" font tourner ce disque en rond.

Néanmoins, nos sensationnels jeux de mots ne valent pas la qualité de la musique de Khoma. Ce disque doit donc être écouté pour lui-même, sans considération sur son origine. Il ne révolutionnera pas le rock et ne portera pas les suédois au firmament, mais constitue une belle ouverture sur leur quatrième « vrai » album, qu’il faudra suivre avec attention. La bête peut dormir en paix.


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