La démographie pour mesurer l'impasse des politiques austéritaires

Publié le 17 janvier 2013 par Despasperdus

Cette semaine, L'INSEE a publié une information importante :

« l’espérance de vie à la naissance diminue légèrement pour les femmes (84,8 ans, soit - 0,2 an) et reste stable à à 78,4 ans pour les hommes. »

Pour mémoire, l'espérance de vie est :

« une mesure statistique qui mesure l'état de santé d'une population. Elle se définit comme le nombre moyen d'années que vivra un individu ayant un âge donné, si les taux de mortalité actuels persistent. »

Aussi, significatives sont les informations relatives à la mortalité infantile.

Le dernier rapport de la Cour des comptes estime que l'évolution de la mortalité infantile est préoccupante :

« Depuis 2005, la mortalité infantile stagne en France, avec un taux global d’environ 3,8 décès pour 1 000 naissances vivantes. (...) la France est ainsi passée du septième rang européen en 1999 au vingtième (sur 30 pays) en 2009 - l’Allemagne se situant au quatorzième rang et le Royaume-Uni au vingt-deuxième. (...) »

(sources INSEE - espérance de vie)

Ces variations montrent combien la France n'est plus sur une dynamique positive.

Les politiques de ces 20 dernières années n'y sont pas étrangères. Les inégalités sociales devant les soins se sont creusées à mesure que le coût de la vie augmentait et que les services publics étaient impactés par des "économies" de bouts de chandelles...

Le secteur de la santé publique n'a pas échappé à l'austérité :


  • déremboursement des médicaments;
  • augmentation du forfait hospitalier;
  • hausse continue de la couverture mutualiste;
  • envolée des tarifs médicaux;
  • paiement de franchises médicales,
  • fermeture des centre de santé de proximité;
  • fermeture d'hôpitaux et de maternité pour des raisons financières.

Depuis 20 ans, la population subit la privatisation rampante de la sécurité sociale au profit des mutuelles, des assurances et des cliniques privées, ce qui n'est pas sans conséquence...

Par ailleurs, il convient de ne pas omettre d'autres choix austéritaires :

  • hausse continue du prix de l'électricité depuis la privatisation d'EDF (de plus en plus de foyers sont privés de chauffage en période de froid) ;
  • précarité et chômage de masse ;
  • non application du droit au logement pour tous;
  • détricotage du droit du travail;
  • augmentation des accidents du travail et des maladies professionnelles;
  • augmentation du départ de l'âge légal à la retraite;
  • baisse du niveau des pensions de retraite depuis la réforme Balladur;

Paupériser une partie de la population, l'obliger à travailler au-delà de 60 ans, et ne pas lui assurer des droits vitaux tels que l'emploi ou le logement sont des choix politiques qui ne sont pas sans incidences sur la santé, le système de soins, et la prévention médicale...

L'observation des données démographiques permet de mesurer la santé d'un pays, la pertinence de choix politiques sans passer par les habituelles données et statistiques économiques, habituellement bidonnées comme celles du chômage ou de l'inflation.

D'ailleurs, c'est sur la base de données démographiques qu' Emmanuel Todd avait prédit la chute de l'URSS dès 1976, estimant que l'évolution du taux de mortalité infantile était le signe de la faillite du système soviétique.

Aussi, sur les mêmes bases, pouvons-nous affirmer que toutes les politiques néo-libérales, menées par la social-démocratie et la droite, soit-disant pour améliorer la compétitivité du pays et réduire l'endettement public dans le contexte de la mondialisation et l'Union européenne produisent la régression sociale et conduisent le pays dans le mur.

Alors camarades du PS et d'EELV, combien de temps encore allez-vous soutenir la politique austéritaire de régression sociale du gouvernement Ayrault ?