Excursion into Edward Hopper's Painting*

Publié le 17 janvier 2013 par Lifeproof @CcilLifeproof

Edward Hopper avait déjà fait l'objet d'une exposition à Lausanne en 2010, que je ne m'étais jamais pardonné d'avoir manqué. C'était sans compter sur la splendide rétrospective que lui consacre aujourd'hui le Grand Palais à Paris. Si je ne taris pas d'éloges sur ce peintre, c'est parce qu'il est l'un de ceux qui me fascinent le plus, depuis mes premiers cours d'histoire de l'art, que nous n'étions que cinq à suivre dans un coin perdu du lycée. J'avais été marquée par l'élégance de ses toiles et la puissance de l'atmosphère qui s'en dégageait.


Edward Hopper, Couple Drinking, 1906 – 1907, Aquarelle, 34,3 x 50,5 cm, New York, Whitney Museum of American Art. © Héritiers de Joséphine N. Hopper, et Whitney Museum of American Art

Un peu à tort, Edward Hopper est souvent désigné comme le peintre de l'Amérique. Pourtant, il était peu partisan d'un art qui se voudrait nationaliste comme il le disait lui-même : « Je pense que les peintres de la « scène américaine » ont caricaturé l'Amérique que je voulais quant à moi représenter. ». On découvre ainsi des aquarelles qu'il a réalisées lors de ses séjours parisiens, des couples à la terrasse d'un café, des paysages, sont mis en regard avec des tableaux de peintres français comme Edgar Degas à qui il a emprunté l'originalité des angles de vues. J'ai été frappée par le style de ces aquarelles, dont les personnages semblent tout droit sortis d'une bande dessinée. Ce n'est donc pas étonnant de découvrir un peu plus loin qu'il était illustrateur pour la presse.


Edward Hopper, Soir Bleu, 1914, Huile sur toile, 91,4 x 182,9 cm, New York Museum of American Art © Héritiers de Joséphine N. Hopper, et Whitney Museum of American Art

La première toile d'envergure qui nous est présentée, Le Soir Bleu - sorte de Déjeuner des canotiers mélancolique - nous annonce la couleur. S'ensuit une petite salle réservée à ses gravures qui sont de véritables prouesses techniques notamment les intenses effets de lumière qu'il parvient à réaliser simplement en jouant sur les contrastes entre le noir de l'encre et le blanc du papier, ainsi que par les lignes vertigineuses qui construisent des vues en plongées invraisemblables.


Edwar Hopper, Night Shadows, 1921, Gravure, 17,1 x 21 cm, Philadelphia Museum of Art : Purchased with the Thomas Skelton Harrison Fund, 1962 © Philadelphia museum of art. © Héritiers de Joséphine N. Hopper

Cette lumière si particulière, pierre angulaire des compositions d'Hopper, s'y présente presque comme un personnage à part entière tellement elle est expressive. C'est le cas dans la série d'aquarelles réalisées à Gloucester, où on découvre également sa prédilection pour l'architecture, deuxième élément pilier de sa peinture. « A Gloucester, alors que tout le monde peignait les bateaux et la plage, moi, je me baladais dans le coin à la découverte des maisons. » Des maisons qui se dressent, en plein soleil, isolées dans le désert de l'après-midi.


Edward Hopper, Summertime, 1943, huile sur toile, Delaware Art Museum, © Delaware art museum et Dora Sextor Brown. © Héritiers de Joséphine N. Hopper

Ces bains de lumières qui inondent les façades des maisons et des immeubles, inondent bientôt des figures. Nous en arrivons aux œuvres de la maturité, les « superstars » de l'exposition. À ce stade de la visite, les spectateurs jouent des coudes devant les tableaux, et chacun y va de son petit commentaire. Tout y est, il ne manque rien, l'architecture, le cadrage, la lumière tantôt aveuglante et tantôt feutrée, les personnages et leurs attitudes méditatives si caractéristiques. Le dépouillement et la rigueur de la composition participent à la suspension des actions sommes toutes assez théâtrales, témoins des intérêts de l'artiste pour le cinéma. Lieux et temps suspendus, d'où pourtant les émotions abondent.


Edward Hopper, Excursion into philosophy, 1959, huile sur toile, 76,2 x 101,6 cm, collection privée. © Héritiers de Joséphine N. Hopper

Il est difficile de condenser en quelques lignes tous les aspects de la peinture d'un si grand artiste, et d'une si complète rétrospective, dont le succès est largement mérité. Vous avez jusqu'au 03 février 2013 pour les découvrir au Grand Palais.

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Informations pratiques:

Horaires:

→ Jusqu'au 25 janvier : Lundi 10h – 20h, Mardi fermé, Mercredi Jeudi et Vendredi 10h – 22h, Samedi et dimanche 09h – 22h.

→ Du samedi 26, au jeudi 31 janvier : de 09h à 23h.

→ Du vendredi 1er février 09h, au dimanche 03 février 23h : ouverture jour et nuit.

Tarifs:

Plein : 12 €

Réduit (13 – 25 ans, familles nombreuses, demandeurs d'emplois) : 8 euros

Famille (2 adultes – 2 jeunes à partir de 13 ans) : 32 euros soit une entrée jeune offerte.

Gratuit : pour les moins de 13 ans, bénéificiaires du RSA et du minimum vieillesse . A partir du 29 janvier 2013, gratuité étendue aux moins de 16 ans.

* Excursion dans la peinture d'Edward Hopper

Ophélie