Cirkafrika, Cirque du Phénix sur la Pelouse de Reuilly (Paris 12)

Publié le 16 janvier 2013 par Carnetauxpetiteschoses @O_petiteschoses

Pour mes parents, friands de retrouver par moments leur âme d’enfant, et amateurs de danses, j’ai choisi pour Noël de nous offrir  un moment tous les trois au spectacle Cirkafrika, pour une de leurs dernières représentations.

© Cirkafrika

Excellent choix, car nous avons immédiatement été séduits, ce qui se jouait sur scène nous faisant oublier le manque d’organisation pour installer le public sous le très grand chapiteau Phénix cet après-midi là. Présentation chamarrée d’une troupe constituée d’artistes venus de différents pays d’Afrique, qui ont rejoint d’abord l’école de Winston Ruddle à Dar es Salaam en Tanzanie, avant d’être repérés en Afrique par Alain Pacherie, fondateur du Cirque du Phénix. Parmi eux, des acrobates, des danseurs, et des artistes époustouflants qui présentent des numéros inattendus.

Face à un public impressionnant (6000 personnes sous le chapiteau), la troupe doit donner le ton, et c’est chose faite dès le premier numéro qui prouve que Cirkafrika est à maints égards un spectacle complet : orchestre dynamique, danseurs et percussionnistes énergiques, la scène est bientôt investie de rythmes, de mouvements typiques, et de couleurs. Ils nous font rapidement quitter Paris pour nous transmettre quelque chose d’essentiel, quelque chose qui ressemble à un peu de chez eux.

© Cirkafrika

On retient la musique, la danse, le soin particulier donné aux costumes et maquillages, et surtout les numéros de cirque. Le mélange est détonnant, dans un rythme qui ne laisse aucun moment de répit, les numéros s’enchainent, déclenchant des applaudissements presque ininterrompus dans l’assistance et des murmures d’étonnement incessants. Les numéros sont originaux et moins communs que ce que l’on est habitués à voir : du diabolo, des mats escaladés non pas par un seul artiste mais par tout un groupe d’acrobates, du monocycle à géométrie variable, du jonglage coloré, du houla-houp, ou du contorsionnisme évocateur. Tout sourire, il est évident que chacun s’éclate en présentant ses numéros. Tous portent le rythme en eux, et dansent et « ambiancent » en attendant leur intervention. C’est contagieux, les applaudissements se font en cadence. Et convoquant toutes les références possibles à leur Continent, les artistes vont en présenter la faune.

© Cirkafrika

Tout d’un coup, un cortège bariolé et atypique investit la coursive, et passe tout près du public. Ce dernier, conquis par ces animaux merveilleux tend les mains pour les toucher. Les artistes déguisés, paradant avec les drapeaux de tous leurs pays, se mettent à la portée de l’assemblée, qui leur rend leur sourire avec sympathie et admiration. Ainsi embarqués, nous découvrons plus tard, la danse sud africaine zouloue dite « gumboots » issue de l’histoire des miniers de cette région, elle est présentée avec une énergie viscérale qui est communicative. L’assistance est d’ailleurs mise à contribution, et les artistes parviennent à réaliser le tour de force d’instaurer avec un aussi grand nombre de personnes une relation de proximité. Ainsi pendant deux heures, nous en prenons plein les yeux et les oreilles, et l’envie nous démange de danser avec eux.

Car il s’agit aussi d’un véritable concert live qui mêle des chansons typiques, des musiques douces et très belles, à des tubes d’artistes africains internationaux  Miriam Makeba, Youssou N’Dour, Touré Kunda, Mory Kanté. Composé de musiciens qui malgré leur placement à l’arrière de la scène, investissent la scène et notre attention, comme le joueur de kora plein d’énergie ou les chanteurs avenants. Soignant les transitions, par un jeu de lumières (les accessoires de l’artiste sortant sont plongés dans le noir tandis qu’ils sont déplacé, pendant que l’artiste salue) et par des entrées qui détournent l’attention (partant ainsi du public les deux chanteuses attirent les regards, tandis que les 4 mats sont démontés sur scène).

On apprécie cette troupe solaire, cette explosion d’énergie et ce spectacle bien travaillé. On voudrait être émerveillés comme ça plus souvent, mais quand on sort dans le froid de Paris, on fredonne et on sourit, leur joie et leur culture nous habitent encore…

A suivre et à découvrir
Cirkafrika
désormais en tournée !

Et à voir le reportage sur la troupe :

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