Mariage pour tous : élu socialiste de Fontenay-sous-Bois je dis oui au débat républicain et non à l’anathème

Publié le 16 janvier 2013 par Micheltabanou

Les droites, les réactions, les conservateurs investissent le pavé... alors rompons avec le silence de l'ensemble politique des blogs fontenaysiens, avec la non réactivité locale et l'atonie ambiante, alors que François Hollande a initié un grand tournant sociétal pour notre nation, jusqu'àlors endormie et en retard sur un principe universel d'égalité!

A la veille de l'adoption du projet de loi sur le mariage pour tous, je veux exprimer mon soutien politique personnel, socialiste humaniste et homme de liberté de pensée à cette avancée dans le domaine des libertés et de la reconnaissance de l'égalité entre tous les citoyens. En affirmant si volontairement mon soutien à cette initiative je demeure fidèle à toutes les actions que j'ai pu conduire dans mon passé militant depuis 1971 pour défendre le droit des femmes à l'avortement et à son remboursement intégral, le pacte civil de solidarité.

Depuis la mise en œuvre concrète du projet de loi concernant le mariage pour tous, promesse de campagne présidentielle, un mouvement de contestation a été lancé par les religions monothéistes confondant à dessein le contrat de mariage régi par le Code civil, issu de lois votées par le Parlement de la République française, et l'organisation du mariage religieux au gré des croyances des pratiquants de tout culte. Cette situation française est étonnante quand on constate que ce même droit au mariage pour tous a été reconnu par de nombreux pays où l'Eglise catholique est influente, comme en Espagne ou au Portugal et où l'Eglise anglicane ne conteste pas la décision du Premier Ministre britannique de proposer la même évolution en Grande Bretagne.

Devant la violence du débat qui s'instaure, élu local j’en appelle à la sérénité et au respect des règles démocratiques dans le fonctionnement des services publics.

Ainsi, aux responsables religieux qui s’érigent en conscience morale, il pourrait être rappelé quelques entorses à la légalité :

  • l'utilisation, à des fins de propagande, des émissions religieuses diffusées par le service public France Télévisions le dimanche matin et financées sur fonds publics, pour dénigrer en décembre 2012 le projet de loi déposé sur le bureau de l'Assemblée nationale ;
  • le non respect de l'interdiction de propagande politique dans les lieux de culte affectataires au titre de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat (article 35) : sermons, remises de tracts appelant à des manifestations, diffusion de lettres ouvertes aux politiques... qui constituent autant de « discours prononcé » constituant un « provocation directe à résister à l'exécution des lois ou actes légaux de l'autorité publique » ou tendant à « soulever ou à armer une partie des citoyens contre les autres »
  • la violation de la loi Debré du 31 décembre 1959 sur les établissements sous contrat, par une utilisation abusive du « caractère propre » des établissements, dont les enseignants sont payés sur fonds publics. Or la loi dispose que « l'établissement, tout en conservant son caractère propre, doit donner cet enseignement dans le respect total de la liberté de conscience ».

En poursuivant de telles actions, les Eglises, qui disposent déjà de nombreux avantages matériels, en terre concordataire comme ailleurs, prennent le risque de réveiller des querelles que la loi de 1905 avait pourtant permis de dépasser.

Le débat concerne au premier chef les citoyens, et eux seuls, croyants ou non, ainsi que leurs représentants démocratiquement élus, qui voteront la loi.

Elu local du Parti Socialiste, militant reconnu de la laïcité que je mets en avant avec le mandat que m’a remis le scrutin électoral, citoyen libre attentif au respect de l’expression républicaine j’entends faire prévaloir la sérénité dont doit être digne une démocratie moderne et en appelle à la responsabilité de chacun.