Dirigée par le professeur Guy Mercier de l’Institut National de la Recherche Scientifique (INRS) à Québec, une équipe de chercheurs développe actuellement un procédé qui permettrait d’éliminer, grâce à une réaction chimique utilisant différents minéraux, 80 % du dioxyde de carbone (CO2) des émissions issues des industries polluantes.
« Vous prenez la roche ou les résidus miniers ou le béton recyclé, puis vous les broyez pour en faire une poudre que vous faites réagir avec les gaz de cheminée dans un réacteur chimique. La réaction chimique ainsi créée élimine 80 % du CO2 » explique M. Mercier.
En plus de réduire considérablement le volume de dioxyde de carbone relâché dans l’atmosphère, cette réaction du CO2 au contact de différentes formes de roches engendre des sous-produits de carbonate, inoffensifs, qui pourraient par la suite être revendu comme matériau réfractaire ou agent alcalin pour le traitement des eaux usagées.
« Ce produit permettra aux entreprises de générer des profits tout en isolant le CO2. Ce CO2 pourra alors créer des emplois plutôt que de la pollution. Il s’agit d’une technologie abordable, à basse pression et à basse température, qui évite un procédé coûteux pour concentrer le CO2 sous forme gazeuse (CO2 purifié). Ce projet est assez complexe sur le plan technique, mais nous sommes bien engagés sur la voie du succès » soutien le professeur Mercier.
L’équipe est d’envergure internationale puisqu’elle comprend des chercheurs de l’INRS, de l’Université de Calgary et de l’Université de Melbourne. Le projet fait aussi intervenir des partenaires industriels comme le producteur de ciment Holcim Canada : les scientifiques et le personnel de cette cimenterie traiteront ensemble les émissions gazeuses de la cimenterie avec des roches issues des résidus de sa propre chaine de production.