Situation économique tendue au Japon
Face à une croissance en berne et une tendance déflationniste toujours forte, le gouvernement conservateur de Shinzo Abe met en place une série d’investissements publics d’un coût de 90 milliards d’euros et demande le soutien de la banque centrale du Japon (BoJ) pour favoriser une relance monétaire.
Une industrie et des exportations en chute libre
Aujourd’hui l’Europe n’est pas la seule zone économique à connaître de graves difficultés. En Extrême-Orient le Japon fait lui aussi figure de mauvais élève avec une fin d’année 2012 décevante notamment pour la production industrielle qui a chuté en novembre dernier. La faute à des débouchés extérieurs en replis en Europe mais aussi en Chine ou le conflit autour des îles Senkaku a génère des attitudes antinippones dans l’empire du milieu. C’est pourquoi le gouvernement libéral-démocrate, dont le redressement économique du pays est devenu la priorité, s’est engagé dans une politique mixte (monétaire et budgétaire) pour inverser la tendance, quitte à aggraver une dette publique déjà très importante (plus de deux fois le PIB annuel).
La réaction des autorités publiques
Le premier ministre a d’abord agi sur le plan monétaire en faisant pression sur la banque centrale pour fixer un objectif de 2% d’inflation sur l’année 2013. Pour cela une politique de quantitative easing (injection de liquidités dans l’économie) est lancée afin de baisser les taux d’intérêt et de stimuler les investissements. Cela a eu pour effet de ramener le yen à un cours historiquement bas vis-à-vis de l’euro et du dollar et donc de favoriser les entreprises exportatrices du pays. En complément de cette stratégie, un soutien budgétaire sous forme principalement de travaux publics a été mis en place pour redresser l’industrie et dans le même temps reconstruire les infrastructures et bâtiments des régions du nord-est touchées par le séisme et le tsunami.
La réactivité du gouvernement est salutaire mais elle peut s’avérer risquée car la tendance déflationniste est difficile à contrecarrer, surtout si les coups de pouces réguliers et importants du gouvernement rendent la dette du pays insoutenable.
FA