Mon avis...
Après Et mon coeur transparent, lu précédemment, voici un roman de Véronique Ovaldé dont le point commun avec ce dernier est de traiter également d'écologie (la femme du héros de "Et mon coeur transparent" était une fervente militante), mais d'une manière bien différente, plus largement. Ici, le récit est au coeur de la pollution, elle colle au corps et aux âmes des habitants du Pôle, au propre comme au figuré. L'usine est au centre de tout, du mystère et de la fascination, qu'elle soit fermée au départ du roman puis finalement réinvestie par les "hommes blonds", plus tard. Objet de malheur, elle pourrait tout de même être la clé du départ, pour une petite Nikko miraculée, devenue femme, départ vers un ailleurs que l'on espère meilleur.
J'ai été chamboulée par ce récit, fort et violent, voire même éprouvant, que je n'ai pu lâcher !!
Un extrait : "Elle disait - et le bruit de sa bouche était un petit bruit mouillé -, elle disait "la cabane de Kumiku nous a toutes abritées". Je regardais au dehors, la neige et son scintillement tranquille sous le soleil ; je la laissais continuer, je laissais ma mère ressasser ; elle me jetait un oeil, observant mon sourire, s'interrogeant sans doute, mais n'ignorant rien de moi, connaissant ma gentille bizarrerie, s'en accomodant finalement puisque j'étais bien la seule à écouter son histoire."