Erreur courante: Concentrer son épargne-retraite dans sa maison

Publié le 15 janvier 2013 par Fabien Major @fabienmajor

Si vous mettez toutes vos épargnes dans la brique… vous risquez de vous éclairer au fanal à la retraite! Depuis une décennie de nombreux investisseurs préfèrent l’immobilier à tout autre investissement. Ont-ils raison? Pas toujours. La concentration d’actif sera toujours synonyme de risque.

Certains ne prennent pas de REER ou de CELI et se contentent de rembourser au plus vite leur hypothèque. On ne peut pas être certain de l’avenir, mais déboulonnons tout de suite un vieux mythe tenace.

Un placement dans un bon fonds commun peut être 4 fois plus payant à long terme qu’une maison. J’ai beau prendre à peu près toutes les catégories d’habitation et toutes les régions du Canada, l’écart est toujours significatif.

Pour illustrer mon exemple, j’ai obtenu de Royal LePage la valeur d’une maison de 2 étages de catégorie de luxe vendue dans la région de Montréal à la fin de 1982. À Boucherville, on y trouvait un prix assez médian de la grande région métropolitaine.

Il y a 30 ans, cette maison se vendait 87 000$.

Si j’ai revendu cette demeure à la fin de 2012 (toujours selon les chiffres de Royal-Lepage), j’en ai obtenu 512 000$ bruts. Les frais de rénovations et réparations, taxes municipales et scolaires, frais de notaire, de courtage… et temps consacré à son entretien sont exclus. Mon rendement a été de 6,09% BRUT. Pas si mal.

Supposons que vous ayez au même moment, reçu un héritage du même montant. Mais, que vous l’ayez investi dans un fonds de placement courant en 1982. Vous seriez aujourd’hui TRÈS riche. Votre placement dans le fonds Trimark canadien vaudrait 1 295 450$.
Si vous l’aviez investi dans son acolyte mondial (le fonds Trimark), vous auriez même 2 068 383$. Comparés à la maison, ces résultats sont NETS de frais de toutes sortes.
Le fonds canadien a produit 9,42% de moyenne annualisé et le mondial, 11,14%.


Mais pourquoi a t-on l’impression que l’immobilier est beaucoup plus payant? Simplement parce qu’on a tous tendance à EXTRAPOLER. On prend une période difficile ou une excellente et on s’imagine que tous les cycles économiques seront semblables. La dernière décennie en immobilier à été formidable au Canada. Il n’en a pas toujours été de même. Le cycle de croissance tire peut-être même à sa fin.

Quant aux fonds de placement, le fonds Trimark a connu de très bonnes périodes et de très mauvaises. Mais, les bonnes ont été beaucoup plus nombreuses et comparativement à l’immobilier, les gestionnaires ont pu régulièrement prendre des profits et les réinvestir dans de nouvelles occasions. Pour multiplier par quatre son investissement, l’épargnant n’a eu qu’à être patient. À entretenir sa haie et son parterre, à bricoler, prendre soin de sa famille. Vivre.

Qui a dit qu’il fallait souffrir pour s’enrichir? Et si on refusait plutôt de suivre le troupeau?

Alors qu’est-ce qu’on en conclut? Qu’il vaut mieux aller en appart et placer ses billes dans des fonds? Je ne dis pas ça. J’en conclus qu’il faut se méfier du beau-frère et de ses certitudes.

Diversifier vos avoirs est encore de mise en 2013.