Aussi, face aux tatoueurs connus qui ont pignon sur rue et qui sont légalement installés, gravite une myriade d’individus dont certains s’autoproclament tatoueurs, exerçant le plus souvent à domicile et aux tarifs évidemment plus attractifs. Une pratique qui n’est pas sans risque pour le tatoué.
Le va-et-vient est incessant. Pas un quart d’heure ne se passe sans qu’une personne, jeune le plus souvent, ne franchisse les portes du « Kill’Ink », enseigne de la Rue Nationale dédiée au piercing et au tatouage. Sébastien et Amandine ont ouvert leur établissement depuis deux ans. Et ne le regrettent pas. La clientèle est au rendez-vous. Elle est même en hausse régulière. « Dans notre milieu, le bouche à oreille fonctionne à plein, commente Sébastien. Si vous avez bonne réputation, les gens en parlent, cela fait boule de neige. La notion de confiance tatoueur-tatoué est primordiale. » C’est qu’en effet, il n’existe pas de diplôme venant sanctionner votre formation de tatouage. C’est l’expérience et les années de pratique qui fondent les compétences et qualifications du tatoueur.
Mais ce n’est là qu’un des aspects de la question. Car, si aucun diplôme n’est requis pour devenir tatoueur, il en va différemment si l’envie d’ouvrir un commerce vous traversait l’esprit. « D’abord, vous devez suivre une formation à l’hygiène et à la salubrité. C’est une formation obligatoire et individuelle que doit suivre chaque employé. Ensuite, il y a le local, qui obéit à un cahier des charges très précis et pour le moins drastique », poursuivent les deux spécialistes. Comprenez : une salle d’accueil, une salle pour le tatouage, une autre pour le piercing et une quatrième pour la stérilisation du matériel. Le matériel, justement, obéit lui aussi à des normes très strictes : l’encre, la machine, les aiguilles… doivent toutes être certifiées « CE » (norme européenne).
Autant de contraintes que les tatoueurs qui exercent « au black » peuvent être tentés de s’affranchir. « Pour 40 euros, vous pouvez vous procurer une machine sur internet, acheter de l’encre en provenance de Chine. » Avec tous les risques que cela comporte : allergies, risques infectieux, etc. « Economiser 20 ou 30 euros au détriment de la santé et de la sécurité est-il vraiment judicieux ? », s’interrogent les deux professionnels. Sans parler des tatouages ratés. « Parfois, on nous demande de rattraper le coup. On fait notre maximum, mais un tatouage, ce n’est pas de la décalcomanie.