Quand les syndicats s'arc-boutent sur le passage de 40 à 41 ans de la durée de cotisation, la première réaction, un peu primaire, est de se dire que, comme d'habitude, les directions syndicales résistent à tout changement ; et ont du mal à évoluer sur des lignes modernes.
En effet, la marche inéluctable du temps fait que nous allons vivre de plus en plus vieux puisque les hommes et les femmes gagnent trois mois d'allongement de la vie par an grâce aux progrès de la médecine et à une alimentation plus saine due à des campagnes de prévention sanitaire.
Mais, à regarder de plus près et avec une plus grande attention l'argumentaire des syndicats, on voit que leurs dirigeants insistent sur les mesures à prendre concernant une meilleure employabilité des seniors. Et on ne peut leur donner tout à fait tort quand on constate que le taux de chômage dans cette catégorie de population est l'une des plus fortes en Europe.
Quand quelque chose ne bouge pas, c'est toujours facile d'invoquer les éternelles résistances au changement ou la célèbre phrase d'Edgar Faure : "L'immobilisme est en marche et n'est pas prêt de s'arrêter." Un peu de nuance sied à la réflexion.
Pierre Zimmer