Troisième et dernier tome de la saga Hunger Games. Et bien, on peut le dire, ça décoiffe pas mal.
Pas tant par le récit de fond de Susan Collins (qui avouons le n’est pas novateur) mais par la nervosité de l’écriture, l’envie d’en savoir plus, le sort de Katniss qui nous prend aux trippes, le rôle des autres protagonistes (Gale, Peeta, etc.…) qui n’est ni linéaire ni clair, l’univers qui se dessine (et se politise) toujours plus… Et surtout l’aspect réaliste, psychologique et sombre qui se dégage de ce livre.
On peut en effet reprocher le manque de créativité sur la fin de la trilogie via le thème du soulèvement, mais après tout il n’est pas si simple d’être novateur quand on parle d’un embrasement populaire et d’une révolution. Par contre, le choix de la narration à la première personne, le fait que l’héroïne en soit une plus malgré elle que volontairement, l’idée qu’elle ne comprenne pas tout et que nous soyons du coup nous aussi souvent dans le flou, apporte un indéniable plus à l’ensemble, et nous plonge d’autant mieux dans la fin d’une période politique totalitaire. Mais en est-ce réellement la fin ?
Collins à cette force assez dingue : depuis le premier livre et les Hunger Games, elle déroule un fil d’Ariane qui n’a pour vocation que de nous amener dans l’ambiance de ce troisième tome. Terminés les jeux, bienvenue dans le monde réel, dans la cruauté, dans les jeux politiques. Bienvenue dans la folie ambiante, celle de Peeta et Katniss, celle de la guerre, celle du pouvoir qui rend cynique. Snow n’est plus la seule figure abominable, et les meilleures intentions ne sont pas toujours là où elles semblent devoir être.
Cette trilogie est tout de même close de façon magistrale par ce dernier tome, tout en action et, surtout, réflexion, qui donne un ton plus adulte à l’ensemble. Ou comment faire une allégorie du passage à l’âge adulte par le fait de prendre part à la vie de la cité. Faire de la politique quoi…