Vendredi dernier, le conseil des normes éthiques du GPFG (Government Pension Fund Global) a réitéré qu’il ne souhaite pas toucher de près ou de loin aux fabricants d’armes et de munition, d’armes nucléaires, aux mines antipersonnel, au tabac, aux entreprises polluantes ou celles qui violent sérieusement ses normes éthiques fondamentales, ou les droits individuels en situation de guerre ou de conflit.
La multinationale ayant acheté Alcan, Rio Tinto est de celles-là. On trouve aussi deux grands piliers de la bourse de Toronto. Potash Corp de Saskatchewan et l’aurifère Barrick Gold. La Norvège considère que les omissions et certaines décisions de la direction de ces compagnies constituent des risques inacceptables pour son fonds souverain.
Bannis en Norvège, «Éthiques» au Québec
Les Norvégiens doivent avoir une méthodologie bien différente des gestionnaires des portefeuilles Sociéterre de Desjardins. Malgré la publicité qui qualifie ce placement de «responsable», les 4 portefeuilles Sociéterre investissent dans Potash par le biais du fonds Desjardins Environnement. Le ministère de la finance norvégien reproche à Potash Corp d’enfreindre sévèrement ses normes éthiques fondamentales en s’approvisionnant en potasse dans l’ouest Sahara au détriment des populations locales.
Enfin malgré son approche favorisant le développement durable (tenant compte des dimensions économiques, sociales et environnementales) le fonds de la FTQ détient plusieurs titres d’entreprises jugées sévèrement par la Norvège. Le Fonds de Solidarité de la FTQ possède 545 000 actions de Barrick Gold pour un total de 19 millions de dollars. On y trouve aussi 19 millions de dollars dans Potash Corp, 12 millions $ dans Rio Tinto, 4,5 millions $ dans Freeport-McMoRan Copper & Gold, 220 000$ dans Vedanta Resources et 478 000 $ en obligations de Serco DES inc. En Angleterre, Serco administre le programme d’armement nucléaire britannique en collaboration avec Lockheed Martin et Jacobs.