« C’est moi ! »
Puis le silence, entendre au loin les jeux de mes neveux, les sanglots de ma sœur. Un « c’est moi » à des milliers de kilomètres d’elle, le son d’une voix pour lui redonner l’image d’une sœur pour me retrouver face à elle et non dans cette course que je vis depuis quelques mois. Après les sanglots de ma sœur viennent les rires, quelques mots, la qualité de la conversation est limite mais je m’en fiche y’a juste un bout de fil qui vient de nous relier cela suffit. Elle avait besoin de l’entendre, je lui glisse –
« Pardonne-moi ! »
Elle devait l’entendre, loin d’un mea-culpa je me devais de lui dire, le silence et l’absence sont une souffrance dont je mesure aujourd’hui les dégâts, il n’est jamais trop tard. Elle aura le temps de me demander si je vais bien, si je mange bien, si je suis en bonne santé, l’instinct protecteur de ma sœur fait surface, je n’ai pas vraiment le temps de lui dire ou je suis, juste l’idée du pacifique, de cette terre brûlé, volontairement je ne donne pas de détails, il est trop tôt, mon retour doit s’effectuer dans le calme et la sérénité et je ne suis pas encore prête.
Je laisse échapper un sourire au moment où je raccroche, nous n’avons rien échangé dans les mots mais tellement dans l’émotion. Je suis vivante. Dans quelques semaines je me dois de revenir en France pour des problèmes de visa, accorder quelques temps à des services administratifs et je pourrais de nouveau voguer ailleurs. Le temps pour moi d’accorder quelques heures à l’auteur de ce blog dans la capitale, libre à lui s’il le souhaite d’en raconter l’entrevue. Il est temps pour moi de continuer à tracer cette route, loin de vous, mais tout en gardant les gens que j’aime auprès de moi, donner de mes nouvelles, prendre le temps de vous faire parvenir mes chroniques et de vous donner le goût du départ et de l’aventure. Ici ce n’est pas mieux qu’ailleurs mais c’est loin et c’est l’horizon… et l’horizon dans mon cœur de petite fille m’a toujours fait rêver.