C’est la nouvelle du jour, du côté des réseaux sociaux professionnels, et des startups françaises. Viadeo, principal réseau social professionnel en France avec 50 millions de profils annoncés dont à peu près 10% en France, vient de racheter Pealk, startup dont j’ai déjà parlé sur ce blog il y a quelques mois. Le montant de la transaction n’a pas été divulgué.
Pealk s’était fait connaître en développant, sur la base de l’API de LinkedIn, un outil remarquable de gestion de campagnes de mise en contacts: création et sauvegarde de requêtes spécialisées, création de templates de demandes de contact, et surtout, un back-office permettant de suivre l’évolution des campagnes. La société s’était rapprochée de LinkedIn et puis patatras! Pealk s’était vu refusé l’accès à l’API, probablement parce qu’à l’usage, cela permettait de contourner le mode Premium de LinkedIn, et de procéder à beaucoup plus de demandes de contact qu’on ne peut le faire avec un compte standard.
Bref, il y a quelques mois, Pealk repartait à zéro, et là, scoop! Ils annoncent signer une transaction avec Viadoe – qui, heureux hasard, était leur voisin de pallier ou presque. Bien sûr, Viadoe n’est pas LinkedIn, et il va falloir pas mal d’ingénierie aux trois compères de Pealk (le quatrième ayant quitté le navire) pour parvenir au même niveau de convivialité et de performance que dans la version basée sur LinkedIn.
Que va-t-il se passer du côté de LinkedIn? Je doute que l’éditeur américain laisse passer un tel revirement sans réagir, et on verra probablement apparaître dans les prochains mois un cockpit de gestion de campagnes dans le même esprit que celui qu’a développé Pealk. En revanche, je doute que LinkedIn lance des recours juridiques, il ne semble pas y avoir d’usurpation d’IP en passant d’un partenaire à l’autre.
L’aventure extraordinaire de Pealk illustre parfaitement le lot des vrais créateurs de startups. Quand cela ne fonctionne pas d’un côté, il ne faut pas de décourager, il faut se remettre à réfléchir, à inventer, et essayer de nouvelles pistes qui s’avéreront peut-être plus fructueuses. Comme le disait Tuco à Blondin dans Le Bon, La Brute et Le truand, le monde se divise en deux: ceux qui rentrent par la porte, et ceux qui rentrent par la fenêtre… Du côté de Pealk, on dirait qu’il y a des adeptes de la fenêtre…