Le football, de par sa popularité, sert souvent de caisse de résonance à des sujets de société plus larges : les charges sociales des sportifs et la concurrence européenne, le droit du travail, le dopage et, bien sûr, le racisme. Sur ce dernier point, les journaux sportifs, mais aussi les débats télévisés et radios, sont souvent le lieu de débats enflammés sur le phénomène du racisme dans les stades et la meilleure manière de l’éradiquer.
Bref, on brasse du vent, on multiplie les débats superficiels et creux, et on se donne bonne conscience par quelques actions symboliques. Le milieu du football fait comme s’il était une bulle coupée du monde, et comme si les règles du jeu sur le terrain pouvaient s’appliquer de la même manière dans les tribunes.
En prenant un tout petit peu de recul, on peut quand même se dire :
- Que notre société est en partie composée d’imbéciles et de racistes, et qu’il est donc statistiquement inévitable que certains d’entre eux se retrouvent dans les stades ;
- Que le football fonctionne selon deux principes très simples : seuls les plus doués réussissent (quelle que soit leur couleur de peau), et seule la solidarité entre joueurs (quelle que soit leur origine) permet à une équipe d’exister. Bref, le football, à sa manière, fait beaucoup pour la lutte contre les préjugés racistes.
Bref, on aimerait que les journalistes, analystes et polémistes se posent quelques questions un peu plus fondamentales que celle du racisme dans un stade. Et surtout, par pitié, qu’ils arrêtent de nous bassiner avec ces sempiternelles déclarations d’après match, aussi prévisibles que navrantes.
Fred