Le plus de Think Twice, c'est son humour noir acide à vous figer la mâchoire, qui pondère un militantisme presque naïf. Moins ouvertement politique que son prédécesseur - très hostile à Bush et son invasion de l’Irak, Coco killed me est une sorte de concept-album qui narre l’histoire d’amour fusionnelle et destructrice d’une rock-star déchue, Neverbeen, et d’une lolita inconsciente en quête de plaisir nommée Coco. Tous deux cherchent un sens à leurs vies absurdes en déambulant dans les méandres de “Drunken City”, mégapole où règnent le stupre et la violence. A cette trame éculée se greffent les émotions successives du couple maudit, de l’insouciance enjouée de “Run baby go run” à l’urgence désespérée de “Dark empire”.
Alliance d’un DJ et d’un bassiste/guitariste français avec un chanteur dublinois, Think Twice parvient à livrer une musique épurée mais terriblement lourde. Pour se plier au protocole en citant références et inspirations, on dira que Think Twice est en jet-lag constant entre New-York et Londres, piochant ici dans la gouaille ska-punk des Clash, là dans la cold-wave de Joy Division et partout ailleurs dans le punk-funk des inévitables Talking Heads. Pas transcendant d’originalité, certes, mais efficace et cohérent. Car il faut en convenir, un bon nombre de petites bombes jonchent le chemin de Coco et Neverbeen vers la délivrance, comme ce “Whiskey in the jar” spacieux et entêtant, où le chanteur Irlandais Macdara Smith montre toute l’étendue de son talent, sans pour autant se départir d’une sobriété toute anglo-saxonne. Mais aussi “Last Call”, déjà entendue sur les ondes de Nova, qui s’impose dans un style proche de Tom-Tom Club, avec ligne de basse proéminente, guitares répétitives et claps en cascade. On en redemande.
En bref : Un concept-album séduisant et truffé de mini-hits potentiels, à la fois funky et punky, dansant et désespéré. En ce mois d’avril très chargé en sorties de qualité, il faudra veiller à ne pas oublier Think Twice.
think twice: last call rappel (fleche d'or)
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