L'Essec organisait la semaine dernière l'Imagination Week, dont le but était de mélanger étudiants, personnalités, idées, pour faire émerger de nouvelles manières d'envisager le monde.
Interview de Xavier Pavie, Directeur de l'ISIS (Institute for Strategic Innovation & Services) à l'Essec, et rencontré à l'occasion de l'Imagination Week 2013, qui se tenait la semaine dernière. Le programme, qui réunit près de 600 étudiants de première année de Master, a pour but d'apporter aux étudiants une compréhension de la créativité par l'intermédiaire de conférences réalisées par des personnalités interdisciplinaires, tel qu'un paléontologue ou un physico-chimiste. Des travaux de groupe sur le thème de la mondialisation étaient aussi organisés.
L'Atelier : Pourquoi avoir mis en place un tel événement ?
Xavier Pavie : Le but est de mélanger les étudiants ensemble, et cela, quels que soient leurs parcours ou leurs profils. Nous pensons que la diversité est l'un des moteurs de l'innovation. Et nous avons appliqué cette théorie aussi bien pour les étudiants que pour les intervenants. Le but de l'Imagination Week était donc de tester de nouveaux moyens de faire émerger cette créativité, de sortir de la pédagogie habituelle, de proposer de nouveaux points de vue.
En quoi, selon vous, une telle forme de pédagogie peut générer de l'innovation ?
Il faut savoir que l'Imagination Week n'a pas lieu en période de cours. Elle ne s'appuie pas sur des formats particuliers, ne donne pas lieu à des notes. Ce qui implique que les étudiants sont libres de faire ce qu'ils veulent. Et quand aucune barrière n'est posée, comme c'est le cas ici, cela permet de générer des idées libres. Attention, bien qu'il n'existe aucune barrière, le projet mis en place lors du travail de groupe a la nécessité de s'inscrire dans le domaine du réaliste et du réalisable, et en fonction d'un milieu, d'un espace ou d'un pays.
Pourquoi passer par cette forme de travail ?
Nous avons tout simplement cherché à casser les codes préétablis de l'éducation en France. Nous souhaitions arriver à un compromis entre les cours et la confrontation direct, le tout avec un encadrement, avec des tuteurs qui sont plus des coachs professionnels que des professeurs. Vous savez, on attend souvent des étudiants de Master de rester et "d'infuser". Avec cette méthode, on leur offre des piliers (cours, travail de groupe, réflexion...) qui resteront tout au long de leur cursus, et en même temps on leur permet d'être ancrés dans l'économie.