Les "p'tits" ont réalisé un week-end d'enfer à Bahrein, en GP2. Honneur à celui qui est déjà assuré de remporter le titre du championnat asiatique de la spécialité: Romain Grosjean. Le Genevois a commencé les festivités en réalisant le meilleur temps aux qualifications. Et hop, deux points de plus dans son escarcelle déjà bien remplie. Puis, Romain Grosjean a effecuté une superbe course qui lui a permis de remporter une victoire superbe. Tarif: 10 points. Au passage, il s'est encore payé le luxe de réaliser à nouveau le meilleur chrono en course, grapillant encore 1 point au passage. Total de l'addition présentée à ses adversaires: 48 points.
Ca, c'était samedi. Et le Genevois était déjà quasiment assuré d'être titré. Et dimanche, il a remis le couvert. Parti en 8e position (en vertu de la fameuse et désormais connue des lecteurs du Blog à moteur règle de la grille de départ inversé en fonction des résultats de la veille), il s'est rapidement porté en tête du peloton, notamment grâce à un accrochage entre les deux premiers. Mais Romain Grosjean, qui caracolait pourtant largement devant ses petits camarades de jeu, a été victime de sa mécanique: un gros, gros souci avec ses freins l'a empêché d'aller cueillir une nouvelle victoire. Remonté d'un coup par toute une ribambelle de furieux, il a fini par être contraint par l'abandon, laissant son score à 48 points.
Ses adversaires ne se sont pas fait prier pour se battre comme des chiffonniers pour les points à récupérer. Et c'est un autre Suisse qui a offert le titre à Romain Grosjean. Pourtant, je suis quasi sûre qu'il ne s'agissait pas d'une course d'équipe.... Non pas que Sébastien Buemi et Romain Grosjean ne s'entendent pas (encore que, je dis ça, mais je n'en sais fichtre rien) mais ils sont adversaires et concurrents depuis de nombreux mois et ils n'ont jamais donné l'impression de se faire des cadeaux sur la piste. Enfin... Toujours est-il que le Vaudois a lui aussi effectué une remontée splendide (il était parti de la 7e place) et qu'il a tout donné pour décrocher une nouvelle deuxième place, après celle dans la course d'hier.
Du coup, Sébastien Buemi a renvoyé Vitaly Petrov au troisième rang, anéantissant du même coup les derniers espoirs du Russe d'être titré en GP2 Asie 2008. Cela dit, de toute façon, il aurait fallu un vrai miracle à Petrov pour espérer contester la suprématie de Romain Grosjean: même en terminant deuxième, c'est-à-dire avec un point de plus, il aurait fallu qu'il réalise le carton plein dans l'ultime rendez-vous, la semaine prochaine à Dubaï, en grapillant les points de la pole, de la victoire et du meilleur chrono dans chacune des deux courses. Tout ça, en espérant que Romain Grosjean ne marque aucun point... Autant dire, mission impossible!
Bon, mais ce qu'il faut dire encore, c'est que grâce à ses deux 2e place du week-end, Sébastien Buemi a fait une autre remontée exceptionnelle, mais dans le classement général, cette fois-ci. Il pointe désormais au troisième rang, dans les chaussettes de Vitaly Petrov, toujours le même. Autant dire que le Vaudois, qui n'a que 4 points à grapiller, n'a qu'une idée en tête: jouer un autre mauvais tour au Russe et lui piquer (à la régulière, s'entend) la deuxième place finale. Ce qui nous donnerait un beau doublé suisse dans ce championnat, prélude du "vrai" championnat de GP2 qui commencera dans la foulée, et sorte de "remake" du podium du championnat de F3 Euroséries de l'an dernier.
Qui s'en plaindrait? En tous cas nous, au Blog à moteur, qui écrivions il y a quelques mois qu'il ne nous déplairait pas de voir les Suisses se pointer aux avant-postes de ce championnat "prélude", nous en serions ravis!
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Le troisième "p'tit Suisse en exil", Alain Menu, a été beaucoup moins chanceux que ses deux jeunes compatriotes. Engagé en FIA-WTCC, sur le circuit apparemment fort glissant de Puebla (Mexique), il n'a pas pu faire grand-chose pour contrer les Seat, ultra-dominatrices du week-end. A un point que ça en devient écoeurant pour leurs adversaires. Mais bon... peut-être que la FIA finira par se dire que ce championnat où les turbo-diesel surclassent les autres motorisations n'est pas franchement équitable? On peut toujours rêver. Enfin bref: pour le Genevois, à bord de sa Chevrolet Lacetti, les affaires se présentaient assez bien, avec une bonne place en qualifications (5e), mais qu'il n'a pas réussi à "tenir" en course, terminant finalement 8e.
Mais avec la règle de la grille inversée, Alain Menu devait s'élancer en tête de la seconde course, ce qui permettait de caresser quelques espoirs d'un bon classement. Hélas, "piqué" au départ, il se retrouvait d'empblée 2e et allait tenir vaillamment cette position pendant quelques tours, avant de devoir lâcher sous la pression des Seat, toujours elles, plus rapides. Glissé à la 8e position, il allait néanmoins réussir l'exploit de reprendre la 7e place à Andy Priaulx (Champion du monde WTCC en titre) et contenir les assauts du Britannique jusqu'à la fin.
Le bilan du week-end est donc bien moins favorable que ne l'espérait le Genevois avant de s'envoler pour le Mexique. Rageant, pour ce pilote qui espérait pouvoir jouer la course au titre, sinon individuel, du moins constructeurs. Or, outre la 7e et la 8e place d'Alain Menu, Chevrolet s'est classé ce week-end à la 3e place (Nicola Larini, qui ne s'est pas classé dans la seconde course) et deux fois 9e pour le troisième coéquipier, Rob Huff. Pas suffisant pour contrer la "déferlante" des Seat, qui n'ont pas semblé souffrir le moins du monde du lest qu'elles embarquaient, consécutif à leurs bons résultats du premier rendez-vous. La prochaine échéance, c'est dans plus d'un mois (16-18 mai), à Valence, en Espagne. Espérons que là-bas, les Chevrolet et Alain Menu arriveront à rectifier le tir!
Jacqueline