Huelva, Espagne, janvier 2008
Les signaux de la blogosphère me parviennent brouillés. Une audience ici qui poursuit sa dégringolade, des débats ailleurs qui me navrent par leur tronquage ou leur mauvaise foi, l'insuccès chronique de sites essentiels au bénéfice de la médiocrité éhontée : l'enthousiasme des débuts a laissé place à une amertume passablement résignée. De tout ce que j'ai compris, Internet ne sauvera pas le monde (ne riez pas, j'y ai cru en l'an 2000, mon année christique s'il en fut). Et le blog risque même de précipiter sa chute. Il ne fait que reproduire jour après jour les comportements et les modèles sociaux déjà en place dans le réel. C'est le triomphe du prêt-à-lire, la victoire des grandes gueules crypto-HEC, la suprématie de l'entertainement (avec de très heureuses exceptions). Le reste se partage des miettes à raison de communautés affectives qui ressemblent surtout à des après-midis tricot. Bon, où est-ce que j'ai mis ma pelote de laine rose, moi?