Silas Corey T1

Publié le 14 janvier 2013 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Détective, espion, héros ou escroc, Silas Corey se lance sur la piste. Georges Clémenceau, le 2ème bureau ou une marchande d’armes, tous les employeurs sont bons…

Scénario de Fabien Nury, dessin de Pierre Alary, Public conseillé : Tout public

Style : Espionnage Paru chez Glénat, le 18 janvier 2013 Share

L’histoire

Paris 1917. Pendant que la guerre fait rage dans toute la France, à Paris, Georges Clemenceau s’attaque au gouvernement de Joseph Caillaux avec son journal, l’Homme Enchainé. Casela, un des scribouillards à sa solde, tombe sur un élément compromettant en fracturant une boite aux lettres. Alors qu’il monnaye sa trouvaille, il est pris en chasse par 2 tueurs allemands. Pour retrouver Casela et mettre la main sur sa découverte, Clémenceau engage alors le détective-espion-escroc Silas Corey. Observateur, Silas ne tarde pas à découvrir la mise sur écoute du journal et remonte à la source : le 2ème bureau. L’agence de renseignement des armées lui fait une contre-proposition, que Silas, en profiteur, s’empresse d’accepter. Où l’emmènera son enquête et pour qui travaille-t-il finalement ?

Un personnage, un vrai !

Vous aimez les aventures d’espionnage bourrées de scènes d’action, de personnages hauts en couleur  et de complots ? Voici Silas Corey !
Comme à sa grande habitude, Nury nous gratifie d’un héros « complexe » : gentleman, voleur, dandy, ex-militaire et ex-journaliste, c’est une crapule attachante et charismatique qui s’impose à nous.
A la fois décomplexé et terriblement efficace, Silas est un mélange (heureux) de références populaires. Avec sa grande « classe », ses capacités de déduction, son caractère insupportable, et son majordome asiatique, il me fait penser à Arsène Lupin, Sherlock Holmes, l’inspecteur Clouzot et tous les espions modernes réunis. Quel panache ce Silas ! Un vrai bonheur d’élégance et d’arrogance, qu’on adore détester.
Mais la série ne se résume pas à cet antihéros. Accompagné d’une belle galerie de portraits variés et typés (employeurs, policiers, espions, ex-petite amie…) Fabien Nury complète son « univers » et sa « famille » pour notre plus grande joie.


Une toile de fond dense et fouillée

Scénariste récompensé pour son épatante série « Il était une fois en France », Fabien Nury a construit un scénario aux petits oignons. Cette aventure menée à 200 km/h (pas mal pour l’époque), il la densifie en incorporant des éléments historiques et politiques. Si la bataille personnelle qui oppose Clémenceau à Caillaux sert d’élément déclencheur à l’enquête, le second niveau de compréhension (plus tardif) donne un nouveau souffle au récit. L’histoire dépasse la comédie distrayante et enlevée pour un drame historique.
Pour résumer, Nury exploite cette période charnière de la première guerre mondiale en mêlant adroitement aventure, humour, « petite » et « Grande Histoire ».

Un dessin explosif

Alary n’est pas un débutant. Ayant fait ses classes avec Ange sur “Belladone”, il a l’habitude des scènes d’actions qui mélangent réalité historique et romanesque. Tout à fait dans son élément, “Silas Corey” est pour lui l’occasion rêvée de rempiler avec un scénariste reconnu. D’ailleurs, c’est une réussite. Nury et Alary sont à l’unisson pour nous donner une aventure aussi légère que construite.
Son dessin légèrement exagéré, à l’encrage assez simple, est particulièrement efficace. Ses personnages expressifs, ses décors soignés et son sens du découpage percutant sont un vrai régal. Impossible de s’ennuyer dans cet album entre les scènes de combat, de course-poursuite et d’explications savamment dosées.

Ce que j’en pense

Une toile de fond historique pesante (la seconde guerre mondiale), un personnage charismatique et énervant, une intrigue qui se révèle bien plus complexe qu’il n’y parait et des scènes d’action à fond la caisse. Nury et Alary nous gâtent avec ce premier tome de leur nouvelle série : Silas Corey. Pour passer un bon moment d’évasion, le cocktail est garanti sans éclat d’obus.