Dans les années 70, dans un lycée de fille, débarque Maria. Elle est placée dans la classe des pires éléments: les délinquantes, les sexuellement précoces… Mystérieuse, Maria s’attire d’abord leur haine, mais très vite, elles se rendent compte qu’elle n’est pas une sainte non plus. Dure, Maria est loin de l’héroïne lycéenne des manga habituels. Dans sa famille, il lui est difficile d’affirmer quoi que ce soit, entre l’autorité écrasante de son grand-père et l’homosexualité de son beau-père qui doit rester secrète. Capable de tenir tête à des chefs de gangs, un couteau à la main, Maria se rapproche aussi bien d’une de ses amies lesbienne que d’un mauvais garçon qui traîne à moto à côté du lycée. Au milieu de ce monde aussi désabusé qu’elle l’est elle-même, Maria cherche pourtant l’amour, la tendresse, une forme de bonheur et de poésie…
J’ai eu bien du mal à comprendre ce manga. Evoquée avec beaucoup de recul, sans grands effets, cette histoire laisse planer beaucoup de mystères, de doutes, de sous-entendus, et il n’est pas toujours facile de retrouver qui est qui, qui fait quoi et qui est coupable de quoi. De plus, il semblerait que l’auteur ait souhaité mettre dans une seule et même histoire tous les sujets difficiles possibles que puisse croiser une lycéenne: homosexualité, inceste, violence familiale, violence scolaire, délinquance, suicide, orgies… Et j’aurais tendance à dire: trop, c’est trop. Bien peu de chose, à part le ton et le lyrisme de l’auteur qui soulignent le profond romantisme de Maria, viennent contrebalancer cette noirceur. Le trait est sublime, mais il n’y a bien que lui tant l’histoire m’a parue sans issue, comme une accumulation de sujets rendus tabous et glauques par un contexte corseté à l’extrême. Seule le passage-éclair du petit ami de Maria m’a vraiment accrochée, mais j’ai regretté que son rôle dans l’histoire soit si bref. J’imagine qu’un trop grand malaise m’a fait un peu rester en-dehors de ce qui reste pourtant un très beau livre.
La note de Mélu:
Un beau livre à ne pas mettre en toutes les mains.
Un mot sur l’auteur: Kazuo Kamimura (1940-1946) est un auteur japonais. On lui doit Lady Snowblood, qui de l’aveu de Tarantino a beaucoup inspiré Kill Bill.
Un grand merci à Babelio pour cette découverte.
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