Ces 800,000 manifestants à Paris: je me dis, il y a quelques chose là qui leur échappe, ce sont bien eux qui les mettent au monde ces enfants HOMOS.

"Contre nature", oui, ces gens qui manifestent sont "contre nature".

Dans la nature, loin des lieux aménagés par l'homme, il existe des phénomènes que l'homme ne comprend pas bien et que pourtant il voudrait soumettre. Cette foule humaine qui manifeste aujourd'hui dans les rues de Paris, tente de s'arroger ce droit.

Il y a parfois de ces manifestations populaires que je ne comprends pas, ainsi celle-ci à Paris contre le mariage des HOMOS et leur volonté d’être reconnus comme parents « normaux », au sens de la loi des hommes.

Je peux comprendre une manifestation regroupant des 100,000 personnes, pour le droit à l’école privée, même si je suis un partisan de l’école publique (privatiser l’éducation, comme privatiser les soins de santé, comme privatiser l’eau... est inacceptable, à mon point de vue, puisque on range ces « biens publics » au niveau des « marchandises » que l’on peut offrir et vendre sur un marché, maintenant mondialisé). Mais de cela, on peut débattre, ce sont des choix de société. Je suis plutôt Badiou que Minc.

Mais débattre du droit d’une personne d’être HOMO et de ses corollaires (droit d’être reconnu, avec un statut légal en société : pouvoir se marier, pouvoir être parent...) ça, non.

Et ces gens qui manifestent : ce sont pourtant, ces gens, tous des hommes et des femmes qui se marient, ou pas, et qui engendrent, font des enfants, oui, des enfants qui peuvent être HOMOS, je me dis, il y a quelques chose là qui leur échappe, ce sont bien eux qui les mettent au monde ces enfants HOMOS. (selon les statistiques et les études réalisées, pour la plupart exclusivement dans les pays occidentaux, l'estimation du nombre d'homosexuels va ainsi d'une hypothèse basse allant de 1 % à 2 % à une hypothèse haute allant de 10 % à 30 %5 de la population. Dans Wikipédia)

Des hommes et des femmes font-créent-engendrent-produisent-mettent–au-monde des HOMOS, puis ils leur nient la possibilité de se retrouver « normaux » en société, au sens de pouvoir acquérir certains statuts légaux « normaux », nécessaires quand on vit en société.

Pourquoi les statuts légaux « normaux », de « marié » ou  de « parent » leur déplait-il tant quand il s’agit d’HOMOS qui en revendiquent le droit ?

Comme disait l’une, « je n’ai rien contre les HOMOS, mais qu’ils se marient, là, non.

Ou encore, comme disait la catho Christine Boutin, « les HOMOS peuvent bien se marier... mais pas entre eux ».

Je suis médusé, peut-être trop simple, ou trop vieux pour comprendre ; mais je ne vois pas... je ne comprends pas. Je regarde cette photo des 800,000 personnes, (dans le journal Le Monde), dans les rues de Paris, manifestant contre le mariage, et le droit d’être parents, des HOMOS, et oui, je suis médusé.

Cela me paraît surréaliste, ici perçu par moi comme contraire au réel, comme un échec à la raison la plus commune, la plus normale. Il faudrait retrouver le chemin de l’art. Le conformisme suranné et aveugle des anti-HOMOS ne fait pas avancer notre civilisation, et relève presque de la superstition la plus enfantine qui soit.

Y a-t-il quelque chose qui m’échappe ? Sans doute.

Je ne crois pas que l’homosexualité soit une maladie, je ne crois qu’il soit anormal d’être HOMO ; la nature ne bâtit pas de telles barrières, de tels enfermements. Et il n’y a pas de normalité et d’anormalité dans la nature, à part celles que l’homme décide d’appeler « telles ».

(Dans une lettre datant de 1919 écrite à la mère d'une jeune patiente, Freud explique : « l'homosexualité n'est pas un avantage mais ce n'est pas non plus quelque chose dont [on] doit avoir honte, ce n'est ni un vice ni une dégradation et on ne peut pas non plus la classer parmi les maladies ». Dans Wikipédia)

Innée, ou acquise, l’orientation sexuelle ? Rien ne prouve encore l’une ou l’autre hypothèse. Mais cette question n’a aucune importance. C’est là, point.

C’est l’homme qui les crée, ces enfermements, et au nom de quoi ? Ah oui ! au nom de quoi ? au nom de quels critères ? Et qui, quel homme dit que... ? Mais ce n’est pas l’homme qui donne ces réponses, ces commandes, ces ordres, ces règles, ce sont ses institutions... exemple l’Église catholique et ses lois, l’État et ses lois, des Organismes et des Organisations institués et leurs lois, qui clament : « hétéro, c’est bon, HOMO, c’est mal ». Point.

Quand je pense à ces prêtres catholiques qui ne savent rien du mariage, et surtout, de ce que c’est que d’être parent (et oui, l’Église catholique n’a encore rien compris de la sexualité et du rôle qu’elle joue chez l’homme. Elle essaie de bâtir des hommes asexués ; et elle empêche la femme d’accéder à ce statut d’être féminin asexué. C’est du burlesque !), et qui nient le droit à certaines personnes de se marier, disons, « s’unir légalement » (il le faut bien, s’unir, pour que le tout soit légalisé et leur donne des droits civiques en société. Il leur faut un statut légal, on n’y peut rien, sinon on n’existe pas sur certain plan), je me dis « mais de quoi se mêlent-ils, et au nom de quoi »? Benoit XVI dit que le mariage des HOMOS menace l’avenir de l’humanité, rien de moins ! On croit mourir quand on entend cela.

Oui, c’est drôle d’imaginer que l’on doive mettre des lois pour encadrer une nature qui est naturelle : soit celle de l’orientation sexuelle des gens, et de tout ce qui en découle... Il n’y a rien de surnaturel à cela, cela « se produit spontanément, sans intervention du calcul, de la réflexion, de la volonté considérés comme l'apanage de l'être humain[1] »...

... La nature n’est pas le fruit de la pensée de quiconque, ou de lois de quelques sociétés, anciennes ou modernes, que ce soient. Il y a quelque chose d’inné dans la nature, et là réside un mystère encore un peu, beaucoup, opaque.

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[1] Tiré du Dictionnaire Culturel en Langue Française, sous la direction d’Alain Rey.