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L’affaire du Nangfang Zhoumo aura fait grand bruit à Canton. L’éditorial de cet hebdomadaire paru le 3 janvier dernier et blâmant "les camps de rééducation" et la "propagande officielle dans la presse", a d’abord été censuré puis rétabli par le régime sous la pression, comme le titre Le Monde, d’une "fronde contagieuse des journalistes" gagnant d’autres symboles de la presse du pays jusqu’aux influentes Nouvelles de Pékin. Un évènement qui n’a finalement pas de quoi surprendre si l’on se donne la peine d’observer – à cette moindre échelle – la fantastique évolution en une décennie du comportement des étudiants chinois inscrits dans les universités ou les établissements privés. Retour d’expériences niçoises.
En quelques années, ces étudiants de l’Empire du Milieu sont passés de la structure de groupe au statut assumé d’individu. Autrefois agrégés en une "délégation" relativement compacte, parfois à l’écart des autres étudiants étrangers, emmenés par un "responsable" qui prenait la parole pour plusieurs d’entre eux dans un anglais approximatif, ces jeunes quasiment bilingues aujourd’hui se plaisent à afficher une attitude décomplexée, plus autonome mais intégrée dans l’environnement – studieux et festif – des universités ou des Écoles supérieures de commerce.
Leur conduite surprend encore plus lors des travaux. Des sujets d’exposés ou de rédactions portant sur "la liberté de la presse" ou "les forces et faiblesses de la démocratie" proposés par exemple à chaque étudiant invité à effectuer une comparaison entre la France et son pays d’origine, donnent des résultats surprenants: les uns déclinent l’initiative avec une touchante naïveté en expliquant sans embarras que la "situation dans leur pays priverait cette étude de références méthodologiques". D’autres se lancent et commentent avec une rare aisance devant leurs camarades médusés, la "manière de contourner la censure en exploitant l’homophonie des idéogrammes chinois": en "changeant l’accent du deuxième signe", explique ainsi une étudiante de Shanghai, "on évite la circulation du mot "harmonie", slogan officiel du régime et dont les commentaires sont interdits sur la Toile car assimilés à des critiques".
D’autres étudiants deviennent les "dépanneurs" patentés de leurs collègues étrangers lorsque surgit une difficulté technique avec la projection de leur Powerpoint. L’un d’entre eux se baladait même avec une sorte de "boite à outils" remplie d’adaptateurs et de câbles en tous genres afin de venir en aide aux étudiants américains, allemands ou russes, ces derniers nettement plus timorés dans leur discours politique. Un gage de succès auprès de la gente féminine que ce jeune Pékinois ne s’est pas privé d’exploiter!
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