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"La ballade de Lila K" de Blandine Le Callet

Par Secriture @SEcriture

 

Une jeune femme, Lila K., fragile et volontaire, raconte son histoire. Un jour, des hommes en noir l'ont brutalement arrachée à sa mère, et conduite dans un Centre, mi-pensionnat mi-prison, où on l'a prise en charge. Surdouée, asociale, Lila a tout oublié de sa vie antérieure. Son obsession : retrouver sa mère, recouvrer sa mémoire perdue. Commence alors pour elle un chaotique apprentissage, au sein d'un univers étrangement décalé, aseptisé, où les livres n'ont plus droit de cité…


Plus qu’un récit d’apprentissage aux allures orwelliennes, un roman émouvant sur la force du lien et du pardon.

Christine Rousseau, Le Monde des livres.


Ce roman, qui mêle histoire d’amour et critique d’une politique sécuritaire à tout prix, se voit drôlement rattrapé par l’actualité.

Pascale Frey, Elle.

"J’ai soudain vu le livre s’ouvrir entre ses mains, éclater en feuillets, minces, souples et mobiles. C’était comme une fleur brutalement éclose, un oiseau qui déploie ses ailes."

C’est une histoire peu banale que nous offre à découvrir Blandine Le Callet.

A travers les souvenirs littéralement jetés sur le papier d’une jeune orpheline, l’auteur nous introduit dans une société futuriste régulée par des normes sociales pesantes et des règles strictes. Livres interdits, procréation contrôlée, contestation prohibée… la vie dans les années 2100 n’est pas des plus agréables, pour sûr ! En toile de fond de ce roman d'anticipation, on trouve l’éternel débat sur le progrès, la peur du futur, la pauvreté, la discrimination… Un roman assez porté sur la contestation et poussé par un vent de révolte.

C’est dans ce monde peu accueillant que vit Lila, une jeune fille privée de sa mère à l’âge de six ans et emmenée dans un Centre spécialisé. Elle y apprend à vivre comme une automate, selon des préceptes élaborés avec soin. Malheureusement pour les dirigeants de ce Centre, Lila n’est pas une petite fille comme les autres. Très vite, elle montre une aversion incontrôlable pour la foule et le contact avec autrui. Problématique dans cette société qui favorise les rapports sociaux et la pseudo joie de vivre. Lila est de fait mise en quarantaine et éduquée par le mystérieux Monsieur Kaufmann. Il lui apprend la (vraie) vie, l’amour, la raison, la justice… Elle murit au fil des pages, nous livre ses impressions, ses émotions… Bref, ce roman est une immersion totale dans sa tête et ses pensées les plus intimes.

Malgré l’histoire originale, j’ai eu beaucoup de mal au début : beaucoup trop de questions restaient sans réponse et le manque d’informations était par moment source de confusion. Du coup, je me suis retrouvée un peu déstabilisée par les aléas des souvenirs de Lila un peu mis là « par hasard », sans trame logique.

J’avais tout faux bien sûr. Mes doutes ont très vite été balayés par la suite du roman. La « révélation » en quelque sorte : me voilà séduite par l’aisance d’écriture et la fluidité de lecture. On passe de scène en scène, curieux au possible de savoir la suite, comblé par les mystères révélés. Les nouveaux personnages font peu à peu leur apparition et chacun apporte sa pierre à l’édifice. Chaque nouvelle relation que noue Lila est source d'apprentissage, de transformation, de déception aussi parfois, voire même de danger. C'est ainsi qu'elle en apprend plus sur ses origines, sa mère, son arrivée au centre... pour le meilleur et pour le pire!

Subjéguée, assoiffée de pages, je n’ai vraiment pas été déçue par ce roman original. Mes émotions furent mises à rudes épreuves : on passe de la joie à l'effarement, de l'horreur contenue à la tristesse poignante... Une palette de sentiments bien maîtrisée par l'auteur, qui sait nous émouvoir à chaque instant

Bref : je vous recommande ce turn-over hors normes, plein de suspense et de mystères insoupçonnés..


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