Vaporwave
Un exemple du futur aux mains d’enfants crasseux : des boucles hasardeuses sur d’obscures titres soft-pop dépitchés. C’est n’importe quoi mais c’est kiffant.
Psyché-roots
Un beau croisement d’époques et de genres pour un petit disque hautement recommandable.
Highly druggy techno
Légende discrète, Dixon a longtemps été le Bernardo de Juan Atkins. Maintenant qu'il prend la parole, ça fait mal. Un must de techno minimale et sacrément trippée.
Faux souvenirs
Au moins autant progressif et canterburien que strictement hantologique. En fait, une sorte de Soft Machine version cartoon.
Songwriter sorti du chapeau
Un vieux schnock pas toujours du meilleur goût, mais dont la voix ouvre un immense gouffre émotionnel. Le cœur a parlé.
Worldstep
Même à Cuba, il est toujours le patron.
Rêveries diverses
Collection de chutes de studio de Ballads Of The Research Department sorti en début d'année 2012, ces versions "early" ou alternatives sont encore plus belles, et aboutissent au parfait disque pour se réveiller en douceur.
Nu-groove
Avec un son un peu plus dense et un peu plus fin, ça aurait été un des disques de l’année. On se contentera d’un bon hybride uk house, electro-funk et electronica.
Interhouse
Pas aussi génial que ses EP, mais une parfaite compilation de house subtile et très éclectique. On peut juste regretter le concept (à chaque titre un nouveau collaborateur).
Garage rock
Met des coups de lattes à tous les fans d'art-pop. Prends-toi ça dans la gueule et avale ton disque d’Alt-J.
Techno cinématique
Un bel exemple de comment faire pleurer ses machines.
Dream-folk
Du bricolage folk-pop à longues portées (psychédélique et dream-pop). Un de mes songwriters préférés, soyez-en sûrs.
Nu-soul
Une diva, qui plaît autant à la maman et la putain qui sommeillent en moi.
Ex Post
Encore un peu au-dessus des myriades de groupes doom / stoner / psyché. Sacrément digne comme disque de papys.
Abstract bass
Du Glitch-hop qui pue pas le tournant des années 2000. Magnifiquement toxique.
House pâtissière
Purement et simplement irrésistible. Un disque passé à travers toutes les mailles du filet médiatique et qui pourtant convainc chaque personne qui l'écoute.
Psyché-rock engagé
Bien vu, de rappeler que le psychédélisme n’être pas qu’une histoire de doomeux ou d’hipsters de Not Not Fun.
Funky juke
Avec Traxman, la juke devient classique : groove disco - funk plus qu’abstractions indigestes. Et, j’ai envie de dire pour une fois, ça peut faire danser un blanc-bec comme moi – le régal.
Metal agonisant
Le funeral doom a son meilleur : du sound design en plein cœur des enfers.
Drone-folk féérique
La moitié féminine de Natural Snow Buildings en solo. C’est au moins aussi bien que les derniers Grouper, la petite touche folklorique en bonus.
Attrape le nonoise
Exceptionnel chaos sonore où tout semble possible. Presque ludique en fin de compte.
Hipst-hop
J’ai des bémols à formuler sur le concept, assez banal et fatigant. N’empêche que niveau musical, on atteint parfois des sommets.
Symphonie minuscule
Coup de cœur renouvelé pour ce producteur solitaire qui se prend pour un orchestre. Son deuxième album est un véritable abysse atmosphérique, pour les amateurs de Max Richter, de Murcof ou du Cinematic Orchestra.
Techno savante
Le producteur belge est le trait d’union entre la techno européenne et celle de Detroit. Son Perceiver est un objet rare, beaucoup plus évolutif et imprévisible que tous les LP du genre sortis cette année.
Petite meuf qui sait y faire
Fraîche comme Grimes, ouvrant de belles perspectives théoriques comme Laurel Halo, Julia Holter ne tombe néanmoins dans aucun travers des deux deux précitées, à savoir l’inconstance et l’approximation sonore pour l’une, la branlette conceptuelle pour l’autre. Sacrément cool, donc.
Dawson se met à l'électronique
Même avec l’envie de détester ce disque, je n’y arrive pas, et je pleure à grosses goûtes avant de pouvoir commencer à m’énerver.
Endless Summer
Rien à faire : même s’il est clairement surcôté, ∞in reste une belle gâterie. Sans génie ni audace, il fait le boulot baléarique à plein-temps. Et on sourit bêtement. Efficace de bout en bout.
Folk angoissé
Pas mon univers musical, mais incroyablement cryptique et magnétique. M'intrigue tellement que c'est au bout du compte un des disques que j'ai le plus écouté en 2012.
Pop-soul pour tous
Un peu sur le même mode que pour Talabot, on en a beaucoup trop fait avec Channel Orange, qui n’est au final qu’un disque très orthodoxe. Mais on ne boude pas son plaisir, la sensibilité de Frank Ocean fait mouche sans difficulté.
Metal séducteur
Un disque de death progressif HYPER bien réalisé, où le meilleur d’In Flames et Dark Tranquility se renouvelle dans des structures post-rock particulièrement bien senties. Ça aurait du sortir il y a cinq ans mais on peut pas tout avoir.
Règlement de compte à la sortie de l’usine
On pensait pas que Justin Broadrick pourrait redevenir aussi méchant. On s’en réjouit.
Mini-shots de puberté
Avec ce disque j’ai retrouvé mes 18 ans, mon amour pour l’emocore / post-hardcore et en particulier ma passion pour Far. Et quelle puissance dans le son : même s’il branle rien, Albini a toujours un studio monumental.
Balade sous la bruine
La classe à l’anglaise, comme d’habitude. Et peut-être le meilleur album des Tindersticks depuis les années 90.
Opéra-rock, spectacle de fin d’année
Le Bish Bosh inversé : tout aussi érudit et théâtral, mais en choisissant l’option enchanteresse et enfantine plutôt que celle psychotique de Scott Walker. Honnêtement, ce disque est pas toujours audible, à moins qu’on soit passionné par les représentations pour morpions, mais quelle ampleur, quel luxe dans l’orchestration.
Le Futuroscope sous LSD
La musique expérimentale comme je l’aime, à la fois théorique et opérationnelle ou, dit autrement, à la fois punk et savante. Sacrée expérience.
POP
Le retour de la grande variété anglaise, dans la lignée de Sade ou Annie Lennox. Et comme dans toute pop qui vaut le coup, on retrouve en arrière-plan tous les reflets de la belle musique d’aujourd’hui. Un crève-cœur.
Avant-rock
A splité cette année. En trois disques, Extra Life aura durablement marqué le rock expérimental. Secular Works était un math-rock bruitiste, Made Flash une merveille de no-wave médiéval, Dream Seeds aura finalement pris la tangente vers un rock dérangé et flamboyant que ne renierait pas Scott Walker (encore lui).
We Are The 90's
Ma saloperie de came. Mes plaisirs coupables comme Sophie Ellis Bextor, Kylie Minogue ou The Cardigans réunis en un disque quand même un peu plus respectable. Je suis amoureux.
Sun Ra meets J Dilla
Un cran en-dessous de Los Angeles et bien au-dessus de l’insupportable Cosmogramma, Until The Quiet Comes est un disque moyen de Flying Lotus, c’est à dire un disque déjà génial.
Techno nostalgique
Le pape de la techno ascétique se met en mode Carl Craig : c’est éclectique, lyrique et virtuose.
Black metal de l’Est
Depuis les années 2000, le black metal, c’est en Europe continentale que ça se passe. Né des cendres des imposants Negura Bunget, Dordeduh est une nouvelle preuve des miracles que peuvent faire une bande de Roumains.
IDM luxuriante
Plus d’effet de surprise. On est en pleine zone de confort : le Japonais Ametsub demeure le maître actuel de l’electronica douce et raffinée.
Proto-techno
De la même façon que 2001, l’Odyssée de l’espace commence par la naissance de l’humanité, Transverse est un mythe potentiel sur les origines de la techno. Primitif et obsédant, cet enregistrement live des pionniers de Throbbing Gristle remplace les installations du Berghain par une scène ambiance Grotte de Lascaux. Imparable.
Jazz trois étoiles
Le jazz a son meilleur. À l’écoute de toutes les modernités, Vijay Iyer est aussi et avant-tout un pianiste exceptionnel, accompagné d’une section rythmique imparable. Accelerando est moins accessible que les grands disques d’Esbjorn Svensson, mais sa durée de vie est au moins aussi grande.
Ambient ésotérique
Ça fait un bout de temps que sur DCDL, on connaît Rachel Evans (cf la mixtape qu'elle nous a concoctée). Mais ce n’est bien qu'en 2012 qu’elle aura sorti son plus beau LP. Ses 4 titres de 25 minutes sont l’équivalent d’un long voyage dans l'espace en corps astral. Rien que ça.
Carpenter²
On nous a bassinés avec le sympathique mais boursouflé album des Chromatics, alors que le véritable joyau de Johnny Jewel sortait quelques mois plus tôt, comme une immense bande-son alternative de Drive. Mécanique et sacrément romantique.
Egotrap, message de paix
Lil B est un abruti génial. Personne n’a écouté toutes ses mixtapes sorties cette année et certainement pas moi : ça m’aurait rendu fou ; j’ai en tout cas bloqué sur celle-là, où l’inconstance et l’éparpillement du Based God prennent un statut quasiment théorique. Une somptueuse mixtape entre Lil Wayne et l’Abbé Pierre.
Coke chrétienne
La Foi donne des ailes, il faut croire, parce que le nouveau Spiritualized possède une force de conviction incroyable. Il pourrait paraître un peu mou, un peu ampoulé, un peu vieillot avec ses citations velvetiennes. Et puis non, on se laisse emporter comme au bon vieux temps par cette déchirante déclaration d’amour à Dieu et au Rock.
Caution niggah
Année de hip-hop incroyable : elle ne pouvait l’être tout à fait sans un authentique coup de massue old school. Marciano ravive le meilleur de l’East Coast des années 90 et fait peut-être encore mieux que ses aînées. Un disque qui donne confiance dans la rue.
Ravalement de façade
La série Recomposed de Deutsche Grammophon est souvent catastrophique – entre autres Carl Craig et Matthew Herbert s’y sont cassés les dents. Alors forcément, j’ai écouté ce Vivaldi réimaginé par Richter à reculons. Énorme surprise, donc, que de trouver une relecture des 4 saisons aussi sobre et passionnante, s’effaçant derrière l’écriture de Vivaldi pour ne jouer que sur le relief des compositions.
Ultra-violence
Converge aussi haut dans mon classement ? J’aurais pas cru. Mais j’ai aimé celui-là encore plus que Jane Doe quand je l’ai découvert. C’est dire.
Indie-pop, Youpi
J’aime le pop et j’aime le rock, mais d’années en années, j’ai l’impression que mon intérêt recule et se contente d’un panthéon intime de groupes vétérans ou disparus. Chris Cohen, dans tout ça, me réenchante comme ça n’était pas arrivé depuis assez longtemps, avec une pop légère et créative, qui invente des chansons et pas des postures. Mon nouvel ami.
Vacances chez les Hobbits
Deux chanteurs lyriques, en couple à la ville, tentent de réunir en musiques leurs deux cultures d’origine, catalane et scandinave. Le résultat est un folk grandiose et merveilleux porté par d’immenses musiciens.
Modern rap
Frère intello et parano de Schoolboy Q et Kendrick Lamar, Ab-Soul est peut-être le plus grand talent du Black Hippy. Control System est un pur dérèglement des sens : un brûlot politique, un délire toxique en même temps qu’un disque deuil à sa compagne-chanteuse décédée pendant l’enregistrement. Qui plus est, c’est musicalement hyper créatif et novateur. Que demander de plus — à part un flow un peu plus maîtrisé ?
Musique électronique polyamoureuse
Génie ou enfumage en règle ? Le cas d’Actress est pas prêt d’être réglé, mais même si l’on refuse en bloc les nouvelles scènes hypnagogiques, electro-nihilistes, vaporwave ou posthuman (de Dean Blunt à Laurel Halo en passant par James Ferraro, Helly Herndon ou Lee Gamble), on est bien obligés de reconnaître qu’en terme de maîtrise technique et de cohérence esthétique, Darren Cunningham est un monstre.
Deep-techno
Lassé par les sorties dub-techno qui se ressemblent toutes, je pensais le champ des musiques deep en jachère. Me suis bien planté, le Voices From The Lake est un trip impensable, avec un sound design prodigieux, où quelques notes suffisent pour te vriller le cerveau et l’envoyer comme une épave au fond de l’eau. Italians Do It Better, comme ils disent.
Folk psychédélique
Ce n’est pas nouveau que Mount Eerie soit un projet foutrement passionnant, à mi-chemin entre folk intimiste, déflagrations bruitistes et ambiances lunaires. Mais pour la première fois, Phil Elverum sait faire tenir toutes ses idées debout en un seul disque. Du coup, ça donne un chef d’œuvre d’une bouleversante concision et d’une étonnante maîtrise.
Bible UK
Les gardiens du feu sacré : titre parfait pour ce collectif qui a sorti rien de moins que ma bible dubstep / garage / hardcore continuum. Maintenant tout peut foutre le camp, je ne serais plus jamais frustré.
Théâtre de l'absurde
Désagréable peut-être, l’expérience de Bish Bosh est aussi la plus radicale et mémorable que j’ai faite en 2012. Sans rire, ce truc-là est si vertigineux que ça en fait parfois flipper.
Monstre à plein de têtes
Un des groupes les plus décisifs de ces 20 dernières années qui sort rien de moins que son meilleur disque, ça mérite forcément une place au sommet du podium. The Seer est le meilleur en tout. Le meilleur quand il fait du drone-noise, le meilleur quand le rock explose, le meilleur quand les chansons arrivent. Un disque somme qui, une fois apprivoisé, est un bonheur intégral.