Louis de Funès est-il le grand inspirateur du Sarkozysme ?

Publié le 06 avril 2008 par Lgb

Plutôt que de se ruer sur les frasques anglaises de Notre Président pour dénoncer le jeu des talonnettes et des crispations (ce que Libération a déjà très bien fait), Le Grand Barnum s’est décidé à adopter une posture plus archéologique, et à aller fouiller dans son grenier pour réaliser la promesse qu’il avait un jour laissé échapper: tisser les liens entre le dégoulinement médiatique actuel et les prémisses de ces débordements. C’est là l’occasion de créer une nouvelle catégorie (le pimpant “Grenier du Barnum”), dans laquelle nous n’hésiterons pas à aller creuser au fond du magma des déclarations passées de Notre Président pour en exhumer les pépites indispensables à notre analyse. On y trouvera le moyen de s’interroger très sérieusement sur les fondements idéologiques et comportementaux du nouvel exercice du pouvoir…

Pour découvrir le fondement du Sarkozysme, il convient de prendre en compte quatre paramètres essentiels.

1. L’excitation perpétuelle tout d’abord. Mimiques, tics, épaules qui roulent : l’énervement permanent est érigé en mode de vie, la grimace fait partie intégrante du Zébulon. La virée anglaise a donné de bons exemples de ce terrible spectacle. Citons Libération à propos du dérapage présidentiel en carosse :

Sarkozy monte en premier dans celui de la reine tiré par six chevaux. Une couverture sur les jambes et voilà le président français comme un gosse. Il parle et parle à la reine quand on lui a pourtant dit de se taire. Fait des coucous par la fenêtre. Son visage se crispe, se relâche. Il serre les dents, se tord la bouche. L’autocontrôle est en pleine défaillance.

En route pour Windsor !

2. L’amour du clinquant, visible à l’émerveillement de Notre Président en frac dînant à côté d’une vraie Reine et entouré de larbins d’un autre âge. Il se présidentialise, nous dit-on. À en juger au plaisir qu’il a à être reçu par la famille d’Angleterre, à la jouissance qu’il manifeste en touchant ainsi le sommet du Gotha, il semblerait plutôt qu’il se rachidadatise…

Habits de Gala pour Jour de fête

3. La séduction permanente qui lui a permis d’épouser un top-model sapée comme Jacky Kennedy

4. La volonté de tout faire et de ne rien laisser aux autres. La chose est connue: président, VRP, premier ministre, penseur, ambassadeur, sportif, intellectuel, l’homme est démultiplié.

Notre président au Conseil des ministre

Et c’est là, une fois rassemblés ces paramètres, que tout s’éclaire…

Voici, en effet, ce qu’avait déclaré Notre Futur Président alors en virée réunionnaise pour sa campagne (Le Parisien, 7 mai 2007, p. 8):

Je serai un président comme Louis de Funès dans Le Grand restaurant : servile avec les puissants, ignoble avec les faibles. J’adore.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’homme est clairvoyant et qu’il a au moins une vertu: il ne se voile pas la face. Tics et nervosité (”comme Louis De Funès”), onctuosité pour les uns (avec soumission aux flonflons et aplatissement devant la Queen), et agressivité pour les autres (soit: les chômeurs, les qui pensent pas comme lui, les immigrés, les sans-papiers, les pas très riches, les très pauvres, les intellos qui n’aiment pas De Funès, les inutiles, les trop vieux, les trop jeunes et, surtout, les serveurs dans les restaurants).

Tout y est.

Mais soyons honnêtes: Le Parisien précise que M. Sarkozy était “d’humeur rigolarde”. “Les faibles” apprécieront sans doute tout ce que le trait peut avoir de “rigolo”.

LGB vous souhaite bon courage (et surtout bonne rigolade) à tous…