On avait vu ses photos de la femme la plus tatouée de France dans cette même galerie. C’est le travail habituel de Sandrine Berger: jouer la journaliste, entrer dans l’intimité d’un personnage, l’interviewer, le regarder vivre, prendre des notes (photographiques)… Puis,restituer au mieux ce personnage par des images.
Cette fois, Sandrine Berger a rencontré une femme octogénaire. Elle l’a écouté raconter son existence. Et elle a laissé aller son appareil photo, prenant des détails au hasard , des morceaux de sa vie de vieille dame à l’intérieur de sa demeure, celle qu’elle allait bientôt quitter pour une maison de retraite. La petite cuvette où trempe le linge, le crucifix au-dessus du lit, le balai contre le mur, le rideau, les bocaux, les bibelots…(parce que nous sommes un peu dans les objets de notre quotidien). Les détails prennent sens. Peu à peu le portrait se construit.
Ici, ce n’est pas une exposition de photos que l’artiste nous offre. C’est une installation. Dans cette pièce d’appartement que constitue la galerie, elle a su créer une ambiance qui vous bouleverse (moi,en tout cas! ) . Au mur, des portraits de la grand-mère accrochés sur quelques lés de papier peint désuet –les siens, sans doute - Au sol, des cartons entassés,contenant chacun une photo. Cartons de déménagement. Du fond d’une vieille petite valise sort une voix qui dit les souvenirs de la grand-mère. La maison se vide. La maison va rester seule. La vie s’en va. Qu’en reste-t-il?
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Un bon papier de Jonas sur le sujet (dijonscope) samedi 12 janvier
Site de l’artiste: sandrineberger.photo.free.fr