Oh ! Médisante je suis !!!

Samedi 12 janvier 2013
19h00 – Point de Chaouée à l’horizon, (dixit la Vosgienne que je ne suis pas).
Juste quelques petits flocons et un seul petit degré sur le thermomètre à mon balcon …
Épidémie de grippe, et autres maux d’hiver me laissent à penser que
nous ne serons pas nombreux à sortir ce soir …
Bah ! Qu’importe . S’il ne doit y en avoir qu’une, je serai celle-là !
Des jours, des semaines, que je vois passer sur mon écran, cette photo en rouge et noir. Une invitation, un « flyer » comme ils disent …
Des jours, des semaines, que dis-je, deux mois au moins, que mes amis
me bassinent, me saoulent avec ça .
J’avoue : je ne sors plus beaucoup depuis ces deux dernières années,
la faute à un crabe qui m’en fait voir de toutes les couleurs…
Ce soir, j’ai accepté de venir voir un petit gars de la région, un petit gars qui, sans prétention aucune, fanfaronne le poil court, qu’il est en route vers l’Olympia !!!
Décidément, pour une première, je sens que je ne vais pas être déçue…
Je ne supporte pas les imbus, pas plus que les infatués et rien qu’à la lecture de l’image, je sens mes poils se hérisser d’agacement …
J’entre dans l’antre de la bête. Il y a foule. Mes amis sont là, du moins ceux qui n’ont pas été terrassés par la grippe…
J’aime être prise en faute.. C’est donc là ma première bonne surprise.
Le maître des lieux nous invite à descendre un étage plus bas, et rejoindre nos places.
Le colimaçon bouchonne, le public bourdonne, et la salle gloutonne avale le flot de personnes…
Seconde bonne surprise. Place m’est réservée au premier rang. Mon amie souhaite que je ne manque rien du festin..
Le temps que tout le monde s’installe, nous échangeons quelques impressions…
Mes amis sont des habitués des lieux et dans leurs yeux, brille un truc que je ne reconnais pas.
Faites entrer les artistes !
Achile Cravatta , Josselin Dailly, Kevin Conrad nous ouvrent l’appétit.
Jeunes humoristes débutants, ils espèrent trouver dans nos rires, de quoi nourrir leurs égos, et surtout un encouragement à la persévérance…
Le public est bon, quoiqu’un peu long au préchauffage, mais la jeunesse est prometteuse et l’emporte avec elle…. A suivre…
Je regarde mes amis… Ils attendent sagement, comme des enfants une veille de Noël, qu’arrive leur cadeau… Je me régale de voir leurs mines réjouies…Quel gourou est donc ce « Julien » ?
Pas le temps de me questionner.. Le voilà qui entre. Je le trouve bien fluet … Jamais il ne pourra porter cette salle bondée… Il ne fera pas le poids !
Bang ! La claque. Ma troisième « bonne » surprise du jour…
Julien Strelzyk est au comique ce que la levure est au gâteau ! Si tu n’en as pas, adieu marbré, biscuit, kougelhopf et autres beignets… J’en reste baba.
La recette est pourtant si simple… Élocution parfaite, sourires naturels, générosité, talent…
Il joue malicieusement avec son public et non pas de lui, et ce dernier se laisse volontiers entrainer dans une folle farandole…
Les personnages se succèdent, les travers de notre société sont passés au crible, il danse, il chante…
Il chante même plutôt bien le bougre… Je jubile… Plaisir suprême de l’auto-flagellation…
Ma langue me fait mal. Bien fait ! La prochaine fois, je me garderai de juger avant d’avoir vu !
La cerise sur mon gâteau est que nulle comparaison est possible. Julien est Julien et il faut l’avoir vu sur scène, une fois au moins, pour comprendre que ce gars là va faire du bruit !
Le spectacle est terminé. La salle ne peut l’envisager. Rappel du zébulon …
Je regarde autour de moi. Les gens ont du mal à quitter leurs places, le sourire super-gluté aux lèvres.
22h30 – Je ne peux croire à ce que me dit l’horloge. Je n’ai pas vu le temps passer …
Ô temps ! Tu as suspendu ton vol pour nous laisser savourer un pur délice….
Sois-en ici, par moi, incorrigible méchante, remercié…

Si d’aventure vous croisez une affiche, en rouge et noir, ne soyez pas aussi bête que moi !!!
Prenez note, de l’heure, de l’endroit …
Réservez la date de votre choix …
Je vous assure que vous ne le regretterez pas !!!
Je fais ici, profession de foi …
Médisante, je ne serai plus…

I.PERITO