C'est bien sûr la question qu'il fallait se poser ce soir à la mairie à l'occasion des premiers vœux du nouveau maire de Lomme, Roger Vicot.
La séance commença par un diaporama récapitulatif de l'année 2012, agrémenté de quelques vidéos. Et en conclusion, en projet 2013, on s'attendait à une longue liste d'actions à mener par la mairie. Eh bien non, un seul mot d'ordre : améliorer le site internet. Ca fait léger ! Mais c'est vrai qu'il y a du boulot. Il avait été tellement bien refait il n'y a pas si longtemps qu'on n'y retrouve plus rien. Alors ajouter des photos et des infos c'est bien, mais à condition que ce soit fait intelligemment et que ce soit tenu à jour ! Au point de vue culturel, pour les renseignements sur les spectacles, ça laissait à désirer. Si « Lomme a une identité », sur le site internet, elle n'a plus d'histoire. Voilà quelques-uns des points sur lesquels il sera urgent de travailler.
Sur le fond du discours maintenant : notre nouveau maire semble avoir bien compris que nous entrons dans une nouvelle époque. Inutile donc de rajouter à sa prose qu'il va falloir faire preuve d'imagination, d'innovation et d'esprit d'entreprise. Que nous eussions aimé entendre ces mots dans la bouche de notre nouvel édile ! Qu'ils nous eussent rassurés ! Au contraire, il s'est inscrit et surtout revendiqué dans la droite ligne de ses prédécesseurs Arthur Notebart et Yves Durand : le virage de la modernité se négocie uniquement par la solidarité et l'équité ! Attentions louables et bienfaisantes, mais insuffisantes si on veut voir la fin du tunnel ! Pas étonnant que les pilotes de course automobile français finissent régulièrement dans le bac à sable, ils doivent être socialistes ! Il faut avancer, avoir une énergie POSITIVE pour bien négocier le virage !
Et pour bien montrer qu'il était droit dans les bottes de ses prédécesseurs, il a sacrifié à la rituelle distribution de médailles aux associations lommoises, à leurs dirigeants mais aussi à de simples membres. Moi, quand je vois ça, ça me fait immanquablement penser à la période brejnévienne de l'ex Union soviétique, où l'on se récompensait de son immobilisme par des flopées de médailles. Et c'est ce qu'on fait à Lomme. Et pour que la série puisse durer longtemps, on a mis des médailles de bronze, d'argent, d'or, à une barre, deux barres, trois barres ! Beaucoup de ces braves médaillés méritent la reconnaissance de leurs concitoyens. Mais n'est-ce pas galvauder la symbolique de la médaille en l'attribuant aussi libéralement, surtout que comme je l'ai dit précédemment, les autres personnes qui agissent pour Lomme ne sont pas récompensées. L'année dernière, un jeune homme a écrit un livre sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, il n'a pas eu de médaille ce soir. Si un chef d'entreprise a créé des emplois à Lomme, il n'a pas non plus été distingué.
Et c'est là qu'on repense au diaporama du début. En l'analysant, on se rend compte que l'on parle d'activités de distraction, de solidarité sociale. Tout au long de la soirée, on n'a jamais entendu les mots confiance, entreprendre, réussir. Sont-ce des mots interdits ? Est-il interdit aux Lommois de gagner, comme les handballeuses qui ont gagné leur ticket pour la D2 ? Elles n'ont pas non plus été mises à l'honneur ce soir.
Il s'agissait des vœux 2013. Mais projetons-nous en 2014. La véritable question de la campagne municipale devra être : quelle place la ville de Lomme veut-elle tenir par rapport à celle de Lille ? Doit-elle se résigner à n'être qu'une banlieue dortoir résidentielle de sa grande voisine ? J'espère pour les Lommoises et pour les lommois que l'avenir me donnera tort.